Simandou 2040 : l’ex-PM Kabiné Komara appelle à une stratégie claire pour éviter l’échec des projets

Figurant sur la liste des intervenants du premier panel, il a pris la parole pour partager sa vision sur les enjeux du programme Simandou 2040 pour l’économie guinéenne. Komara a d’ailleurs insisté sur la nécessité de disposer non seulement de projets bien conçus, mais aussi de stratégies sectorielles cohérentes pour éviter l’échec des initiatives. Il a également mis l’accent sur l’importance de prévoir les coûts d’entretien des infrastructures, devant garantir leur durabilité.

Selon lui, tout programme sans projet concret est une illusion, tout comme un projet sans stratégie claire est voué à l’échec. Il a expliqué que la Guinée possède de nombreux atouts naturels notamment ses 300 km de côtes, ses rivières et son potentiel agricole mais ces ressources doivent être exploitées de manière réfléchie et structurée.

« Si vous avez un programme, vous n’avez pas de projet, vous n’avez absolument rien. Et si vous avez un projet, vous n’avez pas de programme, vous naviguez dans le vide(…). À la différence de certains pays comme le Mali, c’est que nous nous avons des ressources. Mais, tant qu’elles restent sous terre, elles ne sont que des potentialités. Ce n’est que lorsqu’elles sont exploitées qu’elles deviennent des richesses. Toutefois, pour les transformer en véritable richesse, il est essentiel de définir des projets et des stratégies sectorielles adaptées », a affirmé Kabiné Komara.

L’ex-PM a également souligné un problème récurrent dans la conception des projets en Guinée : l’absence de stratégies sectorielles. Pour lui, vouloir industrialiser un secteur comme l’agriculture sans mettre en place les infrastructures nécessaires, telles que des routes et des pistes rurales, serait une perte de temps. De plus, il a rappelé l’importance d’avoir une vision globale et intégrée, en collaboration entre ministères, pour que les différents projets se complètent plutôt que de se nuire mutuellement.

Kabiné Komara a également pris soin d’évoquer les erreurs passées en Guinée, concernant la construction d’infrastructures sans tenir compte de leur entretien.

« L’investissement ne doit pas seulement porter sur la construction, mais aussi sur l’entretien. Un projet mal entretenu est une dépense perdue. Par exemple, pour chaque kilomètre de route, il faut prévoir chaque année 3% de son coût initial pour son entretien », a-t-il précisé.

Poursuivant, il a souligné que le véritable investissement commence par la maintenance des infrastructures existantes. Si ces infrastructures ne sont pas entretenues dit-il, elles finiront par se détériorer et les investissements réalisés seront voués à l’échec. Il a ainsi lancé un appel à la responsabilité, en soulignant qu’avant d’envisager de nouveaux investissements, il est primordial de s’assurer que les infrastructures existantes peuvent être maintenues dans le temps.

Pour l’ancien Premier ministre, l’un des défis majeurs du programme Simandou 2040 réside dans la nécessité de faire des choix stratégiques qui incluent à la fois la planification des projets et des stratégies pour leur entretien à long terme.

« Seule une approche rationnelle et bien pensée pourra garantir la réussite de ce projet ambitieux pour la Guinée», at-il conclu.