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La suspension de l’exploitation artisanale de l’or et le silence radio de l’union nationale des orpailleurs de Guinée constituent, pour les orpailleurs de Siguiri, une pilule difficile à avaler
Située à plus de 500 kilomètres de la capitale, cette préfecture est reconnue comme la première et la plus grande zone aurifère du pays, à cause de son immense potentialité en or, depuis la nuit des temps.
Même si sur papier, il est noté que l’activité principale de la contrée est l’agriculture. Dans les 20 sous-préfectures de Siguiri, il est incontestable que les communautés font la ruée vers l’or, dans les mines artisanales. En outre, il existe plus de 100 sociétés minières qui évoluent avec les permis d’exploitation et d’exploration.
Parfois même, les mines de ces entreprises minières sont envahies par les exploitants artisanaux.
Dans un communiqué conjoint, rendu public le dimanche 26 mai 2024, au journal de la RTG, les ministres de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation, de l’Environnement et celui des Mines et de la Géologie, ont annoncé la suspension de l’exploitation artisanale de l’or et du diamant sur toute l’étendue du territoire national.
Selon les signataires, cette mesure qui est entrée en vigueur le 1er juin 2024, jusqu’à nouvel ordre, s’inscrit dans le cadre de la satisfaction des besoins de la campagne agricole en cours, de la restauration écologique et de la limitation des risques d’éboulement des terres, pendant la saison des pluies.
Cette décision est tombée comme un couperet sur la tête des orpailleurs de Siguiri. qui l’assimilent à une pilule, difficile à être avalée.
« Ce n’est pas du tout réfléchi, de la part des autorités, qui savent que ce n’est pas l’orpaillage artisanal qui détruit l’environnement, mais plutôt les grandes sociétés minières. C’est une situation qui affecte notre vie, car nous ne connaissons que la mine », déclare Braima Touré, orpailleur à Gbédéda
« Nous plaidons les autorités de surseoir à cette décision. Les agriculteurs et éleveurs peuvent faire leurs activités et nous aussi. L’orpaillage ne peut en aucun cas porter préjudice au travail du champ. Nous trouvons une volonté de nous piétiner et de nous faire mal », prétend à son tour, Lamine Camara, orpailleur à Bouré
Pour Saibadjan Camara, agent de la Croix-Rouge de Kintinian : « nous travaillons pour la Croix-Rouge, nous demandons aux autorités de nous appuyer. Nous sommes capables de surveiller et mettre de l’ordre dans les mines. De grâce, que les autorités pensent à l’impact que cette décision peut faire sur le plan économique »
« Nous sommes obligés chaque matin d’aller dans les mines afin d’avoir du minerai à laver afin de subvenir aux besoins de nos familles. Mais, s’ils veulent confondre ça aussi à la politique, nous ne savons plus quoi faire », s’emporte, à son tour, Sogona Kanté, du carrefour Siguirini.
Le hic autour de cette situation, est le silence radio de l’union nationale des orpailleurs. Alors qu’elle est censée faire une sensibilisation pour appuyer cette décision gouvernementale et en montrer le bien-fondé, pour une bonne relance des activités agro-pastorales dans les villages. Cela pouvait permettre de prendre des mesures contre les éboulements de mine, qui ont tué 483 mineurs en 2023.