Scrutin présidentiel : entre irrégularités dénoncées et possibles recours devant la Cour suprême

il y a 5 heures 15
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Les Guinéens se sont rendus aux urnes ce dimanche 28 décembre 2025 pour élire leur futur président de la République. Le scrutin désormais clos, le processus électoral est entré dans sa phase post-électorale, marquée par l’attente des résultats et la possibilité de recours en cas de contestation par les candidats.

Alors que l’attention est désormais tournée vers la Direction générale des élections (DGE), chargée de publier les résultats provisoires avant leur proclamation définitive par la Cour suprême, plusieurs acteurs politiques dénoncent déjà des irrégularités observées durant le vote.

Le président du Bloc libéral, Faya Millimouno, fait état de dysfonctionnements dans plusieurs localités et met en garde contre toute manipulation des résultats. « Nous avons déjà obtenu quelques informations de l’intérieur du pays, montrant que par endroits les choses ont mal commencé. Encore hier, les militants de mon parti étaient menacés. Il y a des préfectures où les démembrements de la DGE ont exigé que tous les ordres de mission soient visés par le directeur des élections. Ici à Conakry, à Gbessia Port 2, on a chassé le délégué du Bloc libéral. On a constaté également qu’à Youmou, au collège d’Inda, le président du bureau de vote qui accompagne les électeurs à choisir Mamadi Doumbouya. Toutes les irrégularités seront documentées parce que nous n’accepterons pas que du n’importe quoi soit fait durant ces élections. Nous n’accepterons pas que des choses soient volées devant nous… », a-t-il martelé.

Dans le même sillage, Abdoulaye Yéro Baldé, président du Front démocratique de Guinée (FRONDEG), dresse un tableau tout aussi préoccupant du déroulement du scrutin, évoquant des irrégularités tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays. « Il y a eu des dysfonctionnements et des irrégularités constatés dans plusieurs localités. Nous avons notamment vu sur les réseaux sociaux des dénonciations faisant état de bourrages d’urnes dans certains bureaux de vote. Nos délégués ont également rencontré des difficultés concernant leur accueil et leur intégration dans le dispositif électoral dans plusieurs zones. À l’étranger, notamment dans certaines représentations diplomatiques, des irrégularités ont aussi été relevées, comme la difficulté d’accès de nos délégués aux bureaux de vote ou la présence de bulletins ou de spécimens de vote préremplis dans certaines ambassades. Au Sénégal, par exemple, nos représentants ont été expulsés de bureaux de vote après avoir dénoncé ces pratiques », a-t-il regretté.

Face à ces dénonciations, la question du cadre légal du contentieux électoral se pose avec acuité. La nouvelle Constitution encadre précisément les recours en matière de contestation du scrutin présidentiel. L’article 57 fixe les délais, la compétence de la Cour constitutionnelle et les issues possibles.

Selon le texte, « si aucune contestation relative à la régularité des opérations électorales n’a été déposée par un candidat, au Greffe de la Cour constitutionnelle, dans les 72 heures qui suivent le jour où la première totalisation globale des résultats est rendue publique par l’Organe technique indépendant en charge de la gestion des élections, la Cour constitutionnelle proclame élu Président de la République, le candidat ayant recueilli le plus grand nombre de suffrages. »

En revanche, « en cas de contestation, la Cour constitutionnelle statue dans un délai n’excédant pas huit (8) jours à compter de sa saisine. »

Deux scénarios sont alors envisageables : « soit elle valide l’élection, dans ce cas, son arrêt emporte proclamation des résultats définitifs ; soit elle rend un arrêt d’annulation de l’élection, une nouvelle élection est alors organisée dans le délai de quatre-vingt-dix (90) jours, à compter de cet arrêt. »

À l’heure où les Guinéens attendent les premiers chiffres officiels, cette phase post-électorale s’annonce décisive pour la crédibilité du processus électoral et la stabilité des institutions républicaines.

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