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Conakry, la capitale guinéenne a eu l’honneur d’abriter ce jeudi 10 octobre, le premier Forum International de la Santé Mentale (FISAM). Avec pour thème « Santé mentale au travail : briser le tabou, construire l’avenir », la première édition de cet événement majeur a regroupé des acteurs du secteur de la santé, des cadres du ministère du Travail et de la Fonction Publique ainsi que des Directeurs des Ressources Humaines (DRH).
Dans son adresse aux cadres participants, la Présidente Directrice Générale de KMD Thérapies et Coaching a rappelé que la santé mentale est un pilier essentiel du bien-être humain. Selon Kaloko Mariame Diallo, cette pathologie est mal comprise et demeure un tabou. « En tant qu’organisateurs, nous avons l’ambition de changer cette dynamique, d’ouvrir un espace de dialogue et de collaboration pour trouver des solutions concrètes à ce défi crucial », a-t-elle déclaré. Avant de rappeler que ‘’le stress dans les entreprises constitue un facteur susceptible de déclencher des troubles mentaux’’.
C’est pourquoi, a-t-elle justifié, le choisi de cette première édition a porté sur la santé mentale au travail. Une thématique fondamentale qui a été au cœur d’une réflexion animée par des experts de différents secteurs d’activités notamment des médecins, des praticiens et des décideurs, a-telle expliqué.
De son côté, le chef de service de psychiatrie de l’hôpital national Donka, Pr Mory Fodé Doukouré, a, dans sa communication, indiqué que la santé mentale est un bien-être qui permet à chacun de réaliser son potentiel, de faire face aux difficultés normales de la vie, de travailler avec succès et de manière productive, et d’être en mesure d’apporter une contribution à la communauté.
Des facteurs pouvant influencer la qualité de la santé mentale au travail :
« Il s’agit d’un enjeu majeur qui mérite notre attention et notre compréhension (…). La santé mentale n’est pas un état figé, elle est une recherche permanente d’un équilibre psychique propre à chaque personne, selon ses conditions de vie et les événements qu’elle vit ou qu’elle a vécus. Une personne peut ne pas souffrir de maladie psychique sans pour autant se sentir en bonne santé mentale. Plusieurs facteurs peuvent impacter négativement la santé mentale, parmi lesquels figurent, entre autres, les épidémies, les incendies, les conflits, les maltraitances, les maladies chroniques, l’insécurité, les agressions, les antécédents familiaux de maladie mentale, l’âge, le sexe, la consommation de substances psychoactives, la qualité de l’alimentation, le milieu de travail, le stress lié à certains événements de vie (…) Plusieurs facteurs peuvent également influencer la qualité de la santé mentale au travail. Parmi eux, la charge excessive de travail, l’absence de reconnaissance, le manque d’autonomie, de soutien de la part des collègues et des supérieurs, l’injustice, l’absence de promotion, les conflits interpersonnels, ainsi que le harcèlement psychologique et sexuel (…) », a expliqué ce spécialiste et responsable du plus grand service de psychiatrie en Guinée.
Pour sa part, la ministre des Postes et des Télécommunications avant de procéder au coup des travaux, a mis un accent particulier sur l’importance que revêt cette thématique du forum dans le processus de refondation des institutions de l’Etat en cours en Guinée depuis le 5 septembre.
La santé mentale, un sujet très silencieux mais qui affecte… notre performance
« La refondation de l’État est un élément systémique qui nécessite d’envisager tous les paramètres de notre développement. Nous ne pouvons pas espérer être performants sur plusieurs thématiques et ignorer ce thème aussi important. Il s’agit d’un enjeu presque épidémique qui nécessite également des réflexions. Si nous avons besoin de ressources humaines qualifiées et de capital humain performant pour concrétiser la vision de développement et de refondation, il est crucial de se pencher sur ces questions essentielles (…). Il est temps de briser le silence, de dédramatiser et de s’armer d’outils pour que chacun se sente à pied d’œuvre, afin que nous relevions le défi de la santé mentale. C’est un sujet très silencieux mais qui affecte considérablement notre performance », a interpellé la ministre Rose Pola Pricemou.
Il convient de préciser que ce lancement de la Journée mondiale de la Santé Mentale a été suivi d’une série d’activités dont un programme de panels de haut niveau et des ateliers (…).