Retrait des États-Unis de l’OMS : “ça va creuser un déficit mais l’OMS ne va cesser d’exister” (Dr Ben Youssouf)

Le retrait des États-Unis d’Amérique, le principal bailleur de fonds de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) ne reste pas sans conséquence surtout pour les pays du Tiers-Monde qui bénéficient d’aides importantes de cette cette grande agence.
Pour le cas spécifique de la Guinée, l’OMS apporte des ressources importantes entre-autres: des véhicules, des vaccins, des médicaments, des frigos solaires, des experts qui assistent à la formation et à la prise en charge de certaines pathologies gratuitement.

Ce mercredi 22 janvier 2025, notre rédaction a interrogé Dr Ben Youssouf Keïta, chirurgien et homme politique guinéen pour expliquer les conséquences de cette décision de la première puissance économique mondiale pour l’Afrique et principalement pour la République de Guinée.

Selon ce chirurgien, personne ne devrait être surpris, parce qu’il a prédit et il a décidé quand il serait élu il allait faire ce qu’il est en train de faire, il a été élu. «Donc à moins qu’on ne suive pas les actualités, les événements, personne ne doit être surpris, ni l’OMS ni l’UNICEF, ni les défenseurs de la planète, c’est-à-dire de l’environnement, personne ni en Europe, ni en Afrique ne devrait être surpris, surtout l’Afrique qui attend toujours qu’on nous vienne en aide, qu’on nous prenne toujours comme des bébés. Au lieu que nous que nous nous battions nous-mêmes pour être comme les autres»

Parlant des conséquences, ce septuagénaire de rappeler les conséquences pour la Guinée qui a d’ailleurs connu Ébolo en 2014 et le Coronavuris en 2020. «La conséquence sur la santé en Afrique va être que les médicaments, les vaccins envoyés gratuitement en grande quantité, un peu

partout dans les pays du Tiers-Monde, surtout en Afrique et en Asie principalement c’est le cas la Guinée, ça va diminuer. Nous n’aurons pas de quantité de vaccins que nous désirerons comme on a l’habitude d’en avoir sans débourser des fonds alors qu’on a d’autres priorités. En plus, les recherches au niveau de la santé vont prendre un coup parce qu’il faut de l’argent pour les recherches et qu’on le veuille ou pas les Etats-Unis sont les premiers bailleurs de fonds de l’OMS. Non seulement c’est la première puissance économique du  monde mais aussi c’est la première puissance militaire. Alors imaginez vous quand ils agissent en dehors d’eux ils seront suivis parce tous ceux sur lesquels ils ont une influence», a-t-il expliqué.

L’autres conséquence de ce retrait des États-Unis d’Amérique de l’OMS, c’est l’impact significatif sur les recherches d’autant plus qu’il y a toujours des nouveaux malades et parfois qui font des mutations. «N’oublions pas que nous avons besoin de recherches pour non seulement des nouveaux médicaments et vaccins comme ce fut le cas pour le Coronavuris, pour Ebola. Et en plus il faut que des nouveaux médicaments soient trouvés pour que la santé soit au diapason de l’évolution de la société. Le retrait des États-Unis de l’OMS va creuser un déficit mais ce n’est pas pour autant que l’OMS va cesser d’exister ou l’OMS va disparaître. Au contraire cela doit galvaniser tous les pays à se baser sur leurs propres efforts, faire leurs propres recherches, trouver leurs propres ressources pour se prendre en charge»

Pour finir, Dr Ben Youssouf Kéita  interpelle l’État guineen à poursuivre  les efforts pour ne pas perdre l’équilibre «Chaque pays notamment le nôtre qui est la Guinée doit mettre la main dans la poche pour ne pas baisser la qualité des soins que nous avons déjà l’habitude de donner à nos populations et la couverture vaccinale que nous maintenons pour notre population»