Reprise des manifestations en Guinée : les citoyens divisés autour de l’appel des Forces vives

il y a 3 heures 19
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Des réactions se font entendre à Conakry au lendemain de la nouvelle sortie des Forces vives de Guinée (FGV). Ces acteurs politiques et sociaux ont appelé à des manifestations de rue à compter du 5 septembre 2025 pour protester contre « le parjure et la confiscation du pouvoir par la junte ». Un mot diversement apprécié par les citoyens interrogés par Guineematin.com, ce lundi 11 août.

Pour Mohamed Sylla, le 5 septembre doit rester un jour de célébration et non de protestation.

Bakary Fadiga, citoyen
Mohamed Sylla, citoyen

« Je ne suis pas contre les manifestations, mais je préfère que ceux qui veulent manifester choisissent une autre date. Pour moi, on ne doit pas manifester le 5 septembre puisque le pouvoir actuel nous a sauvés le 5 septembre 2021. Donc, j’estime que ce jour-là doit être un jour de fête et de prière, pas celui de la protestation. La manifestation n’est pas interdite par nos lois, c’est un droit. Mais comme il y a beaucoup de jours dans l’année, évitons le 5 septembre, en raison de la date historique du 5 septembre 2021. J’en profite aussi pour dire aux jeunes de l’Axe de ne plus accepter qu’on les utilise à l’occasion de chaque manifestation. Depuis 2006, on les utilise pour des intérêts politiques, ils ne doivent plus accepter cela », lance-t-il.

Abdoul Samad Diallo, lui, doute de l’efficacité de ces mobilisations.

« Je n’approuve pas les manifestations, parce qu’elles n’apportent aucun changement. On a assisté à de nombreuses manifestations dans ce pays, mais je n’ai pas connaissance d’un changement qu’elles ont apporté. Maintenant, ce n’est pas à moi de dire à l’opposition ce qu’elle va faire ou non. Le 5 septembre 2021, les opposants avaient soutenu le pouvoir actuel, si aujourd’hui ils ont une position contraire, ce sont eux qui savent ce qu’ils vont faire », soutient-t-il.

Pour Bakary Fadiga, le droit de manifester ne doit pas être remis en cause, mais il invite à la prudence.

Bakary Fadiga, citoyen

« Manifester n’est pas un problème, c’est normal de manifester. Mais lorsqu’un pays a besoin de ses fils et filles, et que les manifestations peuvent avoir un impact négatif sur le pays, c’est à revoir. Maintenant, si les gens tiennent vraiment à manifester, c’est leur droit, mais qu’ils écrivent à la commune dans laquelle ils doivent manifester en précisant l’itinéraire de la manifestation. Si la commune approuve la manifestation, il n’y a pas de problème. Mais personnellement, je pense que les manifestations ne sont pas la solution. Le dialogue et l’entente entre les différents acteurs, c’est ça la solution pour le pays », souligne-t-il.

Même son de cloche chez Mamadou Doumbouya, qui y voit plus de risques que de bénéfices.

Mamadou Doumbouya, citoyen

« À mon avis, organiser des manifestations, c’est se fatiguer tout simplement et fatiguer d’autres personnes. Nous devrions plutôt chercher à nous entendre. Ce que l’entente et la compréhension n’ont pas pu réaliser, ce n’est pas la confrontation qui le réalisera. Chez nous, les manifestations sont généralement émaillées de violences, entraînant d’importants dégâts humains et matériels. Évitons d’être induits en erreur par des personnes qui se battent pour des intérêts égoïstes. L’histoire nous a montré ici que la plupart des gens qui promeuvent la confrontation et la violence cherchent un intérêt personnel. Dès qu’ils l’obtiennent, ils se taisent ou font le contraire de ce qu’ils encourageaient auparavant », estime ce citoyen.

Propos recueillis par Mariama Tély Bah et Mohamed Lamine Touré

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