Rennes : Habib Beye brise le silence et lâche ses vérités sur sa folle journée

Habib Beye a frôlé l’éviction ces derniers jours. Finalement confirmé dans ses fonctions, l’entraîneur du Stade Rennais sait qu’il jouera très gros demain face à Toulouse. Présent en conférence de presse, le technicien de 48 ans s’est exprimé sur sa situation, conscient que ce rendez-vous pourrait être décisif pour la suite de son aventure en Bretagne.

Habib Beye sera bien assis sur le banc rennais au Stadium de Toulouse ce mercredi, pour la 10ᵉ journée de Ligue 1. Pourtant, le coach sénégalais a été tout proche de vivre son dernier match à la tête des Rouge et Noir. Déjà fragilisé par une série de quatre matches nuls de suite, Beye semblait condamné après la défaite à domicile face à Nice (1-2). Mais hier, l’ancien défenseur de l’OM et de Strasbourg a vécu une journée totalement rocambolesque, qui a finalement abouti à sa confirmation… in extremis.

Convoqué en urgence dans le bureau du président Arnaud Pouille après l’entraînement matinal, Habib Beye pensait que l’aventure rennaise allait s’achever brutalement. Au point que lui et son staff avaient déjà commencé à ranger leurs affaires et préparer leurs au revoir. Mais contre toute attente, la réunion a débouché sur un maintien. Un sursis, certes, mais un maintien tout de même. Conscient que son siège reste très fragile, le technicien sénégalais profite de cette seconde chance. C’est donc bel et bien lui qui s’est présenté en conférence de presse ce mardi à 14h15 pour évoquer le déplacement à Toulouse… après être revenu longuement sur son cas.

« Je n’ai jamais été prêt à partir »

« On s’est dit beaucoup de choses. On a fait un bilan de tout ce qui se passait actuellement. Le plus important, c’est de rester focalisés sur ce match à Toulouse. On a la chance de remonter rapidement à cheval et de gagner un match qui sera difficile. Oui, dans notre situation, il faut gagner. Je ne vois pas ça comme un ultimatum. On fait un métier formidable. On a la chance d’être avec les joueurs. Je ne vois jamais ça comme une sentence irrévocable », a expliqué Beye.

Interrogé sur la possibilité réelle d’un départ, il ne s’est pas dérobé :
« La question s’est posée, oui. Par moments, elle a même été arrêtée. Aujourd’hui, des gens croient encore en ce qu’on veut construire au Stade Rennais. (…) Le soutien de mes joueurs, je l’ai tout le temps, il y a une adhésion totale. Je ne me suis jamais posé la question de partir. Je n’ai jamais été prêt à partir. Jamais je ne lâcherai ce poste-là, jamais je ne lâcherai ma passion. C’est un vrai bonheur d’être coach de Rennes. C’est un club formidable avec un propriétaire exceptionnel qui sait où je veux aller. Son soutien est indéfectible depuis mon arrivée ».

« À un moment donné, ça devait s’arrêter… mais ça a continué »

Beye a également détaillé cette folle journée de lundi :
« On a entraîné l’équipe le matin. Et ce qu’il s’est passé, c’est qu’à un moment donné, ça devait s’arrêter, mais ça a continué, parce que des gens pensent encore qu’on a l’énergie pour changer la dynamique actuelle. Je ne travaillerai jamais dans une logique d’ultimatum. (…) On ne va pas jouer un jeu de dupes, vous avez vu les informations. Ça devait s’arrêter. Ça continue, et pour une raison très précise : les dirigeants ont senti que j’ai l’énergie et la capacité pour faire gagner cette équipe demain. »

Selon lui, ce n’était pas un entretien d’éviction, mais un entretien de vérité :
« On s’est posé la question de mon avenir. Et à un moment donné, où on s’est vus, cet avenir a pu sembler différent selon leur perception de mon engagement. Ce n’était pas un ‘stop’, c’était un : “tu es comment ?” ».

Maintenu, mais pour combien de temps ?

À la question de savoir si les personnes qui souhaitaient le limoger sont les mêmes qui l’ont maintenu, Beye a répondu dans la franchise :
« Ça, je ne sais pas, il faudra leur poser la question. Je ne peux pas inventer une belle histoire. (…) C’est un beau challenge. Dans la vie, certains ont des challenges bien plus difficiles que le mien. On est toujours liés à un challenge. Celui-ci est excitant. »

Un défi enthousiasmant, certes, mais qui pourrait tourner court sans résultats immédiats. Le calendrier n’offre aucun répit : Toulouse, Strasbourg, le Paris FC avant la trêve, puis Monaco à la reprise. Autant dire que Habib Beye devra transformer ce sursis en renaissance… ou il ne survivra pas à la prochaine tempête.

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