Renforcement de capacités : la CEDEAO outille des journalistes guinéens

Alors que l’espace médiatique ouest-africain fait face à une multiplication des rumeurs, des discours haineux et des contenus manipulés, la CEDEAO a lancé  jeudi à Conakry une session de formation destinée aux professionnels des médias guinéens.

Pendant deux jours, ces acteurs ont appris à renforcer l’intégrité de l’information, afin de mieux protéger l’espace public face au fléau de la désinformation ,de mésinformation et de la malinformation.

Organisée en partenariat avec la Coopération allemande (GIZ) et la Fondation des Médias pour l’Afrique de l’Ouest (MFWA), cette initiative s’inscrit dans une démarche régionale visant à promouvoir la gouvernance démocratique et la cohésion sociale.

« La vérité doit aller plus vite que la désinformation »

Dans son intervention, Reinhard Mecke, premier secrétaire et chef de l’administration de la République Fédérale d’Allemagne à Conakry, a insisté sur le rôle vital d’une information crédible dans la stabilité d’une société :

« Une société ne peut avancer dans la confiance que si les citoyens ont accès à des faits fiables », a-t-il affirmé, rappelant que l’information sert de « pilier » à la cohésion sociale, à la paix et à la participation citoyenne.

Face à la vitesse à laquelle circulent rumeurs et discours de haine, il a salué le leadership de la CEDEAO dans la mise en place d’une série de formations dans la sous-région.

« Bien informer est un acte de service public (…) Ensemble, nous pouvons faire en sorte que la vérité circule plus vite et plus fort que la désinformation », a-t-il conclu, encourageant les participants à mettre en œuvre les compétences acquises.

Un impératif démocratique pour la CEDEAO

De son côté, Louis Blaise Aka Brou, représentant résident de la CEDEAO en Guinée, a souligné l’importance de renforcer les capacités des journalistes, particulièrement dans un contexte électoral sensible :

« Les médias façonnent le discours public et obligent les institutions à rendre des comptes… Leur rôle dans la sauvegarde de la vérité n’a jamais été aussi vital », a-t-il rappelé.

Il a alerté sur les conséquences dramatiques de la désinformation, source de tensions et d’obstacles au développement dans la région.

« Ce n’est pas seulement un devoir : c’est un impératif régional pour la CEDEAO », a-t-il insisté.

Un programme axé sur la vérification des faits et les technologies modernes
Au cours de la formation, les journalistes ont bénéficié de modules pratiques pour détecter les réseaux producteurs de fausses informations appliquer des méthodes avancées de fact-checking
utiliser le renseignement de source libre pour traquer la manipulation exploiter l’intelligence artificielle dans les enquêtes journalistiques.

Pour M. Aka Brou, l’objectif est clair : « Construire une Afrique de l’Ouest plus informée, résiliente et démocratique. »

Un appel à la responsabilité journalistique

Au-delà des outils, les deux intervenants ont appelé à un engagement ferme des journalistes à défendre l’éthique, les droits humains et les valeurs démocratiques. Un défi crucial à l’heure où la bataille de l’information se joue en continu sur toutes les plateformes.

Cette formation marque ainsi une étape significative pour renforcer la résilience de l’espace médiatique guinéen et régional face à la manipulation, et soutenir une communication fiable au service des citoyens. Cette formation a pris fin par la remise des satisfecits aux différents participants.

Christine Finda Kamano
622716906

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