Recettes publiques : la Guinée franchit la barre des 5 milliards de dollars en 4 ans ( ministre)

Le ministre du Budget, Facinet Sylla, a défendu ce samedi 8 novembre, devant le Conseil National de la Transition (CNT), le volet recettes du projet de loi de finances 2025.

Dans une déclaration à la fois dense et déterminée, il a salué les progrès remarquables réalisés par la Guinée en matière de mobilisation des ressources internes, tout en soulignant l’impact des réformes menées sous le leadership du président de la République, le Général Mamadi Doumbouya.

Dès l’entame de son intervention, le ministre a tenu à rappeler que les échanges devant le CNT ne sont « nullement une formalité ».

« Chaque fois que nous tenons ici, ce n’est pas une formalité pour nous. Le Premier ministre fait de vos rapports une exploitation rigoureuse, avec une matrice de suivi versée dans nos termes de référence », a-t-il précisé, insistant sur l’importance du dialogue institutionnel dans l’amélioration de la gouvernance publique.

Des recettes en nette progression

Face aux conseillers nationaux, Facinet Sylla a dressé un bilan positif de la mobilisation des recettes.

« En moins de quatre ans, nous sommes passés de 3,5 milliards à 5 milliards de dollars, sans compter les revenus de Simandou ou d’autres grands projets miniers », a-t-il révélé, attribuant cette performance à la combinaison des réformes structurelles et de la volonté politique du chef de l’État.

Parmi ces réformes figurent la digitalisation des procédures fiscales et douanières, qui a permis de réduire les interventions humaines et de renforcer la transparence.

« Quand vous avez un chef de l’État qui prend des décisions difficiles dans la lutte contre la corruption, cela renforce la crédibilité de tout le système. L’institution de la CRIEF en est la preuve », a-t-il insisté.

Vers une souveraineté économique assumée

Le ministre a également mis l’accent sur la notion de souveraineté économique, thème cher au président Doumbouya.

« Le Président nous a instruits qu’il n’y a pas de démocratie si nous ne pouvons pas financer nos propres élections. C’est pourquoi nous allons financer, sur nos ressources internes, les élections législatives et présidentielles à venir », a annoncé Facinet Sylla.

Selon lui, cette orientation illustre la volonté du gouvernement de rompre avec la dépendance extérieure.

« Pas d’indépendance réelle sans souveraineté économique. Nous avons indemnisé les victimes des événements du 1er septembre et rendu gratuites certaines pièces d’état civil, sans recourir à l’aide extérieure », a-t-il ajouté avec fierté.

Hommage aux “soldats de l’économie nationale”

Le ministre du Budget a profité de l’occasion pour saluer l’engagement des cadres et agents des régies financières, qu’il a qualifiés de véritables « soldats de l’économie nationale ».

« Ce sont nos soldats. Leur engagement sur le terrain est exemplaire. La récompense d’un bon travail, c’est encore plus de travail », a-t-il lancé, sous les applaudissements nourris de l’hémicycle.

Mines et fiscalité : les prochaines priorités

Abordant le secteur minier, Facinet Sylla a reconnu les préoccupations du CNT concernant le suivi des passifs et le contrôle des flux de matières premières.

« Nous allons désormais acquérir nos propres passifs afin de mieux contrôler la qualité et la destination des minerais exportés », a-t-il promis.

Sur le plan fiscal, il a réaffirmé la volonté du gouvernement d’élargir l’assiette fiscale, notamment à travers la formalisation du secteur informel et la taxation progressive des plateformes numériques.

« L’informalité reste un défi majeur. Nous travaillons à la rapprocher davantage des services fiscaux afin d’accroître les recettes et de réduire les exonérations abusives », a-t-il précisé.