Rareté du courant à Conakry : les ateliers de couture et soudure fortement impactés 

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Le courant électrique se fait de plus en plus rare dans la capitale guinéenne. Et ce, depuis l’explosion du principal dépôt d’hydrocarbures de la Guinée dans la nuit 18 décembre dernier. Cette situation impacte aujourd’hui les ménages et les activités des petites et moyennes entreprises à Conakry. Plusieurs ateliers de couture et de soudure peinent à travailler, surtout la journée. Cette précarité s’est d’ailleurs accentuée ces derniers jours. Car, le courant ne vient que pendant les heures de matchs de la Coupe d’Afrique des Nations, dans certains quartiers de la ville, a constaté Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Maître tailleur à Kipé (dans la commune de Ratoma), Sidy Bah peine aujourd’hui à honorer ses engagements auprès de ses clients. La rareté du courant a paralysé les activités dans son atelier. Certains de ses clients commencent même à venir reprendre leurs tissus pour les envoyer ailleurs, chez un autre couturier.

Sidy Bah, maître couturier

« Nous ici, on souffre trop. Je n’ai pas l’habitude de ça (les coupures de courant). Je viens de la Mauritanie et du Sénégal, deux pays où j’ai étudié pour avoir mes compétences en couture. Ayant la volonté de travailler dans mon pays, je suis rentré ouvrir mon salon ici (à Kipé), mais ça ne va pas. Le courant, depuis le début de cette année, n’est pas tranquille. Et cela fait que nous ne travaillons pas. Ceux qui nous ont donné des vêtements à arranger sont venus reprendre, puisqu’on ne travaille pas. Et comment le faire, alors qu’il n’y a pas de courant ? C’est grâce au courant que nos activités marchent pour payer le loyer, pour assurer nos besoins. Là où je suis, je dois même au propriétaire. Tout ça parce que je ne travaille pas. La nuit, le courant vient parfois, mais ce n’est pas facile de travailler la nuit avec la fatigue, l’insécurité. En plus, la nuit, les gens dorment, il n’y a pas d’activité, aucune circulation qui amènerait des clients. Vous voyez combien de fois nous souffrons. C’est vraiment compliqué de travailler actuellement », s’est lamenté Sidy Bah.

Les ateliers de couture ne sont pas les seuls à souffrir de ce problème de courant électrique dans la capitale guinéenne. C’est aussi une période de vache maigre pour les chaudronniers. Ibrahima Barry, maître soudeur, passe des journées blanches dans son atelier à Nongo (dans la commune de Ratoma). La rareté du courant a tétanisé ses activités.

Ibrahima Barry, maître soudeur

« Actuellement, on ne travaille pas. Matin, midi, soir, je suis assis là avec mes apprentis sans travail. Vous-mêmes vous l’avez vu, c’est comme ça vous nous avez trouvés. Quand le courant a commencé avec ces va et vient, on pensait que c’était passager. Maintenant, c’est devenu récurrent. Moi-même j’ai des enfants ici dont je m’occupe, mais comment le faire puisqu’il n’y a pas de courant. On a un moteur ici, mais il n’y a pas d’essence aussi. Ce qui fait plus mal aussi, c’est que tu peux voir le courant en des endroits. Que l’État essaie de faire quelque chose. C’est avec nos métiers qui ne fonctionnent qu’avec le courant que nous subvenons aux besoins de nos familles. Au moins, au temps d’Alpha Condé, il y avait courant 24 heures sur 24. Mais maintenant, ça ne va pas », déplore Ibrahima Barry.

Mamadou Baïlo Diallo pour Guineematin.com

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