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Dans l’évolution des nations, il se produit des évènements marqués par des dates qui permettent leur remémoration au fil des ans, de générations en générations, elles servent aussi de repères pour mieux apprendre de ces évènements du passé pour bâtir le présent et se projeter dans l’avenir. On doit apprendre et enseigner notre histoire car, disait un homme politique « qu’un peuple qui n’enseigne pas son histoire est un peuple qui perd son identité ».
Si la guinée autrefois appelée guinée française a été la figure de proue de la lutte de libération du contient du joug colonial, c’est par ce qu’une jeune génération d’alors avait vite pris conscience des conditions de soumission et d’exploitation imposées par la colonisation aux masses populaires, et il fallait s’élevercontre cet état de domination. C’est ainsi qu’à partir de 1945 les territoires coloniaux sous domination française connaitront le début de la lutte politique en appoint à la lutte syndicale qui était menée depuis 1936dans les territoires coloniaux de l’AOF et l’AEF.Quand l’administration coloniale a institué dans lesterritoires coloniaux des assemblées territoriales par le décret no 46-2375 du 25 octobre 1946, la vie politique fut d’abord animée jusqu’en 1947 par les sections des partis politiques métropolitains et les groupements ethniques. Créer le 14 mai 1947, le PDG-RDA, section guinéenne du RDA crée un an plutôt à Bamako participera pour la première fois à l’élection territoriale du 30 Mars 1952 pour le renouvellement du premier mandant des conseillers de l’assemblée territoriale composée de deux collèges dits premier collège ou collège des citoyens français et le deuxième collège ou collège des non-citoyens français (indigènes).Confronté à des difficultés, notamment la répressionadministrative, le manque de moyens, et l’affectationde ses cadres par l’administration coloniale dans d’autres territoires coloniaux, le PDG-RDA n’a puprésenter que trois candidats à cette élection; Amara Soumah à Conakry, Moussa Diakité à Kankan et Sékou Touré à Nzérékoré. Le scrutin fut entaché de fraudes massives pour défavoriser les candidats du PDG-RDA, seul le candidat de Conakry a été déclaré élu,malheureusement, sous la pression de l’administration coloniale, le candidat élu, Amara Soumah, deuxième secrétaire général du parti, déposa 10 jours plus tard sa lettre de démission du parti. De rêve en cauchemar, le PDG-RDA se vis privé de son premier siège à l’Assemblée territoriale, quelle déception? Le parti protesta vigoureusement contres ces injustices, mais en vain. Un an plus tard, suite au décès de Paul Tétau, conseiller territorial du deuxième collège de Beyla, une élection partielle est organisée le 2 Aout 1953 pour son remplacement. Sékou Touré a été présenté par lePDG-RDA contre Mamba Sano soutenu par le groupement du manden et Dougoutigui Camara chef de Canton qui était aussi soutenu par les autres chefs de cantons de la localité. À l’issue de ce scrutin, le candidat du PDG-RDA sera déclaré élu. Le parti a désormais un représentant élu à l’assemblée territoriale en la personne de Sékou Touré. Cette élection du jeune tribun syndicaliste fut la première victoire de la lutte politique de la section guinéenne du RDA contre l’administration coloniale. Le 3 décembre 1953, le gouverneur territorial Jean Paul Parisot présenta officiellement Sékou Touré à l’Assemblée territoriale alors qu’il n’avait que 31 ans, et il était le plus jeune conseiller. Pour un mouvement progressiste, peu importe le nombre dans une assemblée législative de 50 sièges, l’essentielle c’est de disposer d’un mandataire. Alors, le PDG-RDA par le truchement de son élu, peut désormais participer aux travaux de l’assemblée territoriale pour défendre la cause des masses populaires exploitées. Dans son discours d’investiture, le jeune élu ouvrit son baptême du feu par la dénonciation des traitements défavorables des jeunes étudiants boursiers guinéens en France par rapport à leurs frères des autres territoires coloniaux. Par sa détermination il réussissait à amener, mais pas sans difficultés les conseiller à prendre en compte les conditions d’exploitation des masses populaires par l’administration coloniale et ses relais, les chefferies de cantons.
Donc ce qu’on peut retenir, cette date du 2 Aout 1953,marquera à jamais le départ de la victorieuse lutte politique du PDG-RDA contre les forces colonialistes, car d’un parti minoritaire avec un siège en 1953, le PDG-RDA devint le parti majoritaire lors des élections territoriales du 31mars 1957 avec 57sièges sur 60 et 2 sièges sur 3 pour la représentation à l’assemblée française lors des élections du 2 janvier 1956.
N’ignorons jamais les dates des grands évènements qui ont marqué l’histoire de notre pays.
Abdoulaye FADIGA
L’article Rappel historique- Le 2 Août 1953, Sékou Touré fut élu pour la première fois conseiller à l’assemblée territoriale dans la circonscription de Beyla (Par Abdoulaye Fadiga) est apparu en premier sur Mediaguinee.com.