Profession d’huissier en Guinée : Me Mohamed Mouctar Sylla évoque les difficultés et propose des pistes de solution

il y a 1 semaine 75
PLACEZ VOS PRODUITS ICI

CONTACTEZ [email protected]

Les huissiers de justice sont chargés d’assurer l’exécution des décisions de justice.

Cependant, ils courent à d’énormes risques dans l’exercice de leur fonction, alors qu’ils ils constituent la pièce maîtresse du système judiciaire.

Au cours d’un entretien accordé à notre rédaction, le secrétaire général de la corporation a évoqué les difficultés auxquelles ils sont confrontés.

Selon Me Mohamed Mouctar Sylla, la véritable difficulté réside dans l’exécution des décisions de justice, mais aussi en ce qui concerne leur protection.

« L’exécution des décisions de justice est une affaire nationale. Mais, on constate qu’au cours de cette exécution il y a beaucoup d’interventions qui amènent la police à quitter le terrain ou même amener l’huissier de justice à être dégouté de ses prérogatives », a-t-il entamé.

Pour combattre cela, il postule pour l’indépendance et le renforcement des prérogatives de la profession. D’après lui, la chambre doit se faire entendre.

« Il faut qu’elle ait le courage de dire la vérité, qu’elle soit sincère en prenant des décisions pour que l’autorité puisse nous accompagner. Protéger l’huissier de justice c’est appeler à l’État de droit ; Protéger l’huissier de justice c’est accompagner les pouvoirs publics et les citoyens à faire respecter l’Etat de droit », a-t-il déclaré.

Le secrétaire général adjoint de l’union africaine des huissiers de justice, a par ailleurs appelé à la formation continue des huissiers, le contrôle et la vérification de leurs intérêts et l’instauration d’un climat de protection et de discipline en leur sein. Il pense qu’une institution n’est forte que lorsqu’elle est séparée de la personnalité de ceux qui la dirigent. Cela exige une indépendance de la corporation, l’implantation ou l’octroi d’un siège.

À date, confie-t-il, la chambre compte 161 huissiers. Un nombre insuffisant par rapport au besoin, pour tout le territoire national.

« Nous sommes encore en besoin, parce qu’une profession est forte que lorsqu’elle bénéficie d’un effectif qui couvre ses besoins (…), mais nous ne voulons pas aller vite en besogne en recrutant en masse sans encadrer. Nous voulons qu’il y ait chaque année des recrutements d’huissiers. On va fixer un nombre en fonction des besoins des juridictions mais tout en veillant à ce que ce recrutement soit rigoureux », a-t-il laissé entendre.

À quelques semaines de l’élection du nouveau président de la chambre, le secrétaire général adjoint de l’union africaine des huissiers de justice, demande aux pouvoirs publics d’accompagner l’huissier de justice sans lequel on ne peut pas parler d’État de droit dans un pays.

Enfin, il a réitéré son engagement et son amour pour cette corporation.

Alhassane Fofana

Lire l'article en entier