Candidature de Doumbouya : entre énigme, stratégie et réalités politiques

il y a 3 heures 15
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Depuis plusieurs semaines, les rues guinéennes grondent d’impatience. Dans les grandes villes, des manifestations réclament l’officialisation de la candidature du général Mamadi Doumbouya à la prochaine présidentielle. Banderoles, pancartes et slogans fleurissent : « Doumbouya 2025 ! », scandent ses partisans, convaincus qu’il est l’homme providentiel pour la stabilité du pays.

Mais malgré cette ferveur populaire soigneusement entretenue par des mouvements de soutien souvent opportunistes et des présidents de délégation spéciale parfois zélés, le silence du chef de l’État reste total. Pas une déclaration, pas un mot, pas même un clin d’œil. Et ce mutisme alimente toutes les spéculations.

Entre calcul politique et style personnel

Ceux qui s’attendent à une déclaration solennelle à la nation risquent fort d’être déçus. Car Mamadi Doumbouya, contrairement à certains de ses prédécesseurs prompts à manier le verbe et à galvaniser les foules — Sékou Touré, Dadis Camara ou encore Alpha Condé —, cultive le secret et la sobriété.

L’homme du 5 septembre 2021, qui a bâti son image sur la rigueur militaire et la maîtrise de soi, ressemble davantage à Lansana Conté dans son approche : peu loquace, imprévisible, et difficile à lire.

Sous Conté déjà, la question de la candidature restait un secret de Polichinelle. L’annonce n’intervenait qu’à travers une simple formalité institutionnelle : le président de la Cour suprême, Lamine Sidimé, révélait la liste des candidats validés, mettant ainsi fin aux spéculations sans triomphalisme.

Un scénario similaire en perspective ?

Rien n’indique que Doumbouya dérogera à cette tradition. Il pourrait parfaitement choisir de laisser la Cour suprême officialiser sa candidature, sans grand discours, ni rassemblement spectaculaire. Ce serait cohérent avec sa stratégie de communication mesurée et son goût du contrôle.

Et le cadre légal lui en donne la possibilité. Selon le Code électoral guinéen, la liste définitive des candidats retenus est publiée 45 jours avant la date du scrutin, après examen des éventuelles contestations. En clair, le mystère de la candidature de Doumbouya prendra fin le 13 novembre prochain — date butoir pour connaître les noms des prétendants à la magistrature suprême.

Le pari du silence

D’ici là, le chef de l’État laisse planer le doute, observant sans mot dire cette agitation qu’il semble dominer à distance. Est-ce de la prudence stratégique, une manière de jauger l’opinion, ou une posture calculée pour renforcer son aura d’homme d’État au-dessus de la mêlée ?

Quoi qu’il en soit, le silence présidentiel est devenu un outil politique. Et comme souvent en Guinée, c’est dans le non-dit que se cache la vraie décision.

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