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Nous voici vendredi 31 octobre, et c’est Halloween ! Après avoir conquis le pays de l’Oncle Sam, portée par l’imagination de maîtres de l’horreur comme Stephen King, John Carpenter ou Wes Craven, cette fête d’origine celtique étend aujourd’hui son emprise aux quatre coins de la planète. Même chez nous, en Guinée, certains commencent à s’y essayer (timidement, il est vrai) en arborant les quelques masques que l’on peut dénicher, principalement dans la capitale.
Qu’à cela ne tienne, ici ou ailleurs, on peut toujours décider d’incarner un zombie chancelant à la manière d’un fumeur de kush. Ou un suceur de sang à la Dracula, qui, enrichi de mélanine, pourrait donner naissance à un terrifiant « Blacula », le vampire noir. Ce film faisait un tel effet dans les salles de Conakry qu’il n’était pas rare, lors des projections, de voir le public sortir en courant !
Halloween, dans les pays où la tradition est bien ancrée, c’est cette nuit unique où, armé de bonbons et de masques effrayants, on invite ses peurs à danser.
Mais au fait, pourquoi ces masques ? Derrière le latex et le faux sang se cache une vieille histoire. Elle remonte aux Celtes et à Samhain, une fête où l’on croyait que les esprits erraient parmi les vivants. Pour les repousser ou se fondre parmi eux, on les imitait. Aujourd’hui, la tradition a évolué, mais le principe demeure : jouer à avoir peur pour mieux l’apprivoiser.
Et quelles sont les têtes d’affiche de cette grande mascarade ?
D’un côté, les monstres « classiques » qui hantent toujours notre imaginaire : le vampire et ses longues canines, la sorcière au nez crochu, le zombie en état de décomposition avancée.
De l’autre, les stars du cinéma d’horreur ont pris le relais. Ghostface de « Scream », inspiré du tableau de Munch « Le Cri », est devenu en quelques décennies une icône aussi reconnaissable que le Père Noël. On retrouve aussi le masque de Jigsaw, qui rappelle que les puzzles peuvent virer au cauchemar, ou le rictus du Joker, qui nous trouble autant qu’il nous glace. Ces masques sont le visage de nos angoisses modernes, nourries au cinéma et aux séries.
Un jour, nous devrions peut-être nous aussi imaginer un Halloween « tropicalisé », avec un casting bien de chez nous ?
L’Afrique, riche de ses mythologies, regorge de créatures fantastiques qui pourraient renouveler le genre. Imaginez-vous déguisé en Asanbosam, ce vampire d’Afrique de l’Ouest (folklore du peuple Akan), accroché aux arbres, tête en bas, armé de dents de fer. Ou en Tokoloshe, cet esprit espiègle d’Afrique du Sud qui s’amuse à vous jouer des tours la nuit.
Pour une peur d’une autre nature, à la fois envoûtante et séductrice, on pourrait invoquer la célèbre diablesse de l’océan Atlantique : Mami Wata. Souvent représentée comme une sirène d’une beauté hypnotique ou une femme magnifique aux cheveux de serpents, elle incarne la tentation ultime. Son registre n’est pas la terreur brute, mais l’appel dangereux de la richesse, du pouvoir et des désirs charnels au prix supposé de votre âme ou de votre liberté. Un masque de Mami Wata, orné de perles et de cauris, serait à la fois magnifique et profondément inquiétant, l’incarnation parfaite d’une peur qui vous attire malgré vous.
Et si un auteur guinéen se lancait dans le genre “horreur” (ce qui est encore rare, voire inexistant ici), il pourrait s’inspirer d’un film comme Marche ou crève (The Long Walk) de Stephen King, adapté cette année. L’histoire se déroule dans une Amérique dystopique où des garçons participent à une compétition peu ordinaire : ils doivent marcher sans s’arrêter, sous peine d’être exécutés. Transposée en Guinée, cela donnerait une fiction fantastique où les participants à une marche de soutien (pour ceci ou cela) seraient condamnés par un mauvais génie à ne jamais s’arrêter… sous peine de mourir sur le coup. Une idée qui fera sans doute sourire ceux qui estiment que les organisateurs de toutes ces marches tonitruantes et invasives (je vous laisse deviner lesquelles) mériteraient peut-être un rituel du genre de celui qui fit le succès de L’Exorciste, le chef-d’œuvre de William Friedkin.
Pour en revenir à nos moutons, ou plutôt à nos goules et autres loups-garous, pourquoi aimons-nous tant cette plaisanterie macabre ? Parce qu’Halloween est une forme de catharsis. Incarner un monstre, c’est dompter symboliquement ce qui nous angoisse. C’est aussi l’occasion de retomber en enfance et de partager un frisson avec ceux qui nous entourent.
Ce qui n’est pas rien, dans un monde si souvent injuste et cruel, où la réalité dépasse parfois… la fiction.
Top Sylla
L’article Satire à vue- Halloween, et si on tropicalisait la peur ? (Par Top Sylla) est apparu en premier sur Mediaguinee.com.
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il y a 3 heures
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