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Condamné à 4 ans d’emprisonnement et au paiement d’une amende de 10 millions de francs guinéens pour des délits de détournement de deniers publics et corruption, l’ancien président du parlement guinéen a contesté cette décision.
« Vous avez devant vous Monsieur le président, l’illustration parfaite d’un dossier que je qualifie du paradoxe du savon sale ». Ce sont les propos d’Amadou Damaro Camara à l’entame de son interrogatoire. Devant la Chambre des appels de la Cour de Répression des Infractions Économiques et Financières, ce jeudi 10 avril 2025, il a tenté de se défendre par rapport à ces deux accusations.
D’abord, sur le détournement de la subvention des 15 milliards de francs guinéens. Il dit utiliser une partie de ce montant pour payer les primes des députés dont les salaires étaient en retard. Parce que selon lui, il a été amené à convoquer une session extraordinaire par Alpha Condé alors que les députés étaient en vacances et ils n’avaient pas perçu leurs salaires. C’est ainsi, ajoute-t-il, que son collègue député, Deen Touré lui a conseillé d’utiliser ce montant en attendant que leurs salaires tombent. « Et c’est ce qui fut fait », se défend Amadou Damaro Camara.
Pourquoi n’a-t-il pas demandé une dérogation du ministre des Finances avant d’effectuer cette dépense ? A cette question de l’avocat de l’Etat, l’ancien patron de l’Assemblée Nationale a répondu: « L’exécutif ne peut pas inspecter le législatif. C’est pourquoi d’ailleurs il n’envoie pas des DAAF (Directeur des Affaires Administratives et Financières), il n’envoie pas des CF(Contrôleurs Financiers) à l’Assemblée. Mais c’est avec l’accord du bureau de l’Assemblée, j’ai utilisé la subvention pour payer les primes des députés ».
S’agissant de la deuxième infraction pour laquelle il a été condamné, c’est-à-dire l’inobservation des règles de passation des marchés publics, assimilée à de la corruption, Amadou Damaro Camara soutient qu’il n’a nullement violé ces règles. « L’Assemblée nationale n’est pas obligée d’obéir au Code des marchés publics comme un ministère. Elle reçoit des allocations financières dont seule la Cour des Comptes est habilitée à contrôler ».
Pour revenir sur l’octroi du contrat de viabilisation du site qui devait abriter le siège de l’Assemblée Nationale, Damaro souligne que le marché a été attribué à Jin Sun Cheng alias “KIM” dans des conditions spéciales. « On lui a tordu la main pour qu’il accepte le marché », a avoué Damaro.
Après les questions du juge et celles d’un des avocats de l’Etat, la Cour a renvoyé l’audience au 17 avril 2025 pour la suite des débats.
Saidou Lébêré
+224 621 304 338
L’article Procès en appel de Damaro : l’ex-président de l’Assemblée nationale qualifie son dossier de “paradoxe du savon sale” est apparu en premier sur Mediaguinee.com.