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Le procès en appel de l’honorable Amadou Damaro Camara et Sun Jun Cheng alias Kim est entré dans sa phase de plaidoiries et réquisitions ce jeudi 8 mai 2025 devant la chambre des appels à la Cour de Répression des Infractions Économiques et Financières (CRIEF).
En retenant l’ancien président de l’Assemblée nationale dans les liens de la culpabilité pour les faits de détournement de deniers publics et de corruption, le ministère public a estimé qu’en tenant compte des faits qui sont à l’origine de cette procédure, les premiers juges ont fait une très bonne application de la loi.
Pour Aly Touré, les 15 milliards au centre de la procédure qui ont été donnés à l’Assemblée nationale est une contrepartie de la participation de l’État guinéen à la construction du nouveau siège de l’Assemblée nationale.
« C’est un fonds qui a été donné pour les travaux préalables de la construction, notamment la construction de la clôture, le dégagement du site entre autres. Sauf que ce pourquoi ces fonds ont été donnés, ils n’ont malheureusement pas servi à cela. Pour preuve, sur des opérations qui se chiffrent à 9 au total sur le décaissement des 15 milliards, deux opérations simples seulement constituent des dépenses qui sont allées pour l’aménagement du site », a-t-il affirmé.
Le procureur spécial a aussi martelé que les faits de corruption sont bel et bien établis à l’égard de l’homme d’affaires chinois, le coprévenu de l’honorable Amadou Damaro Camara.
« En considérant que le marché qui a été octroyé à la société de M. Kim n’a pas obéi aux règles basiques de passation des marchés publics, beaucoup de dispositions y ont été violées, la conclusion, c’est qu’il y a inéluctablement corruption sur la base des dispositions de l’article 52 de la loi sur la corruption. Et les premiers juges ont condamné sur la base de cette disposition », a-t-il rappelé.
Aly Touré a ajouté que le ministère public est d’accord avec toutes les dispositions relatives à l’action publique du jugement querellé. Il a donc invité la Cour à se saisir entièrement de cette procédure et à confirmer ce jugement en toutes ses dispositions au niveau de l’action publique.
Les avocats de la partie civile avaient soutenu que les faits de détournement de deniers publics et de corruption sont établis à l’égard des prévenus. Comme le procureur spécial, eux aussi ont demandé à la Cour de confirmer le premier jugement parce que rendu à bon droit. Ils sont allés plus loin que Aly Touré en sollicitant la confiscation des biens de l’honorable Amadou Damaro Camara.
Les avocats de la défense ont soutenu le contraire. Ils estiment que les faits de détournement de deniers publics et de corruption ne sont nullement établis à l’égard de leurs clients. À leur tour, ils ont demandé à la Cour d’infirmer le jugement querellé en renvoyant leur client des fins de la poursuite pour délits non constitués.
En dernier mot pour sa propre défense, l’ancien président de l’Assemblée nationale a de nouveau clamé son innocence. Il a conclu en demandant aux juges de dire le droit. Quant à l’homme d’affaires chinois, il a indiqué n’avoir corrompu personne et n’a pas besoin de corrompre quelqu’un.
L’affaire est mise en délibéré pour décision être rendue le jeudi 22 mai 2025.
Sékou Diatéya