Procès de Damaro et Cie: clôture les débats, l’affaire renvoyée pour les réquisitions et plaidoiries

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Le procès de l’ex président de l’Assemblée nationale s’est poursuivi ce mercredi 09 octobre 2024 devant la chambre de jugement de la Cour de Répression des infractions économiques et financières à Conakry. Les débats ont porté sur la production des titres de propriétés et la communication des relevés bancaires de Amadou Damaro Camara par les banques UBA et VISTAGUI. Le juge a fait savoir que précédemment, le prévenu a pu produire les titres de propriété de son duplex à Matoto, de sa maison à Kérouané, de sa maison à Sonfonia, de sa parcelle de N’zérékoré et de sa maison en construction de Kankan, mais pas ses 5 hectares d’anacardiers et sa maison de Damaro.

Le prévenu a répondu qu’il n’est pas en liberté pour pouvoir retrouver le titre de propriété des 5 hectares d’anacardiers vu que sa famille a connu plusieurs déménagements ces derniers temps et par rapport à sa maison de Damaro, l’ex président de l’Assemblée nationale a indiqué qu’il ne dispose pas de document, car celle-ci est une maison familiale. Évoquant les relevés bancaires du prévenu, le juge Yaghouba Conté a révélé que le 25 août 2021, le compte de Amadou Damaro a été crédité d’1 milliard 500 millions de francs guinéens avant de demander à l’intéressé de quoi il s’agissait ? Le prévenu a répondu que c’était son fonds de souveraineté.

La Cour a cherché à savoir ensuite comment le président de l’Assemblée nationale est doté de ce fonds de souveraineté. Amadou Damaro Camara a répondu qu’à son temps, lorsque la subvention de son institution qui était trimestrielle était mise à disposition, il n’y avait pas de nomenclatures budgétaires. Selon lui, la gestion se faisait à travers un plan de trésorerie. Une fois que les besoins de l’institution sont réglés dans la subvention, le reste est reversé au compte des fonds de souveraineté et les fonds spéciaux, a-t-il expliqué.

Les débats ont aussi porté sur le marché gré à gré que Amadou Damaro Camara a passé avec la société CASTOR pour la viabilisation du site devant abriter le siège de l’Assemblée nationale à Koloma. Le prévenu n’a pas nié. Il dit l’avoir fait parce qu’à l’époque, CASTOR était la seule société qui était disposée à préfinancer les travaux et à patienter jusqu’à ce que son institution ait de l’argent pour le désintéresser.

L’ex président de l’Assemblée nationale a ajouté qu’il y avait une urgence. Les partenaires chinois lui avaient donné à l’époque 60 jours pour viabiliser le site au risque de perdre les 40 millions de dollars qu’ils ont donné à la Guinée dans le cadre de la réalisation du siège de l’Assemblée nationale. Pourquoi n’a-t-il pas respecté les règles de passation de marchés publics ? Amadou Damaro Camara a répondu que l’Assemblée nationale est l’une des institutions républicaines qui ne sont pas forcément soumises aux règles de passation de marchés publics. Pour étayer ses propos, il a invoqué l’article 26 de la loi organique relative à la loi des finances de 2013.

Amadou Damaro Camara est poursuivi au même titre que Michel Kamano, ex-premier questeur, Zeinab Camara, ex deuxième questeure à l’Assemblée nationale et Jin Sun Cheng dit Kim, entrepreneur sont poursuivis pour détournement de deniers publics, enrichissement illicite, blanchiment de capitaux, corruption dans le secteur public et privé, prise illégale d’intérêts et complicité portant sur un montant de 15 milliards. Lui seul a comparu ce mercredi. Et il a encore une fois refuté les faits.

Au terme des débats, la Cour a ordonné la clôture des débats avant de renvoyer l’affaire au mercredi 16 octobre prochain pour les réquisitions et plaidoiries.

Sekou Diateya

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