Pêche artisanale : les pêcheurs vacillent entre vents violents, rareté du poisson et détresse sociale

il y a 3 heures 29
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La période de repos biologique, instaurée du 1er juillet au 31 août 2025 pour protéger et favoriser la reproduction des espèces marines, se déroule cette année dans un climat particulièrement difficile pour les pêcheurs artisanaux et leurs familles. Enlciwtre vents violents, pluies diluviennes et raréfaction inquiétante des captures, les acteurs du secteur tirent la sonnette d’alarme.

Au port de Bonfi, où il partage une partie de damier avec des pêcheurs jeunes et anciens, Fodé Aboubacar Soumah, vice-président de l’Union nationale des pêcheurs artisanaux de Guinée, dépeint une situation inédite et dramatique :

Fodé Aboubacar Soumah

« Cette année, les vents soufflent avec une force que je n’avais jamais connue. Les pluies abondantes compliquent davantage notre travail. Beaucoup de pirogues tombent en panne, certains pêcheurs ont même perdu la vie à cause de ces vents violents. C’est pourquoi, nous avons demandé aux responsables des débarcadères de hisser le drapeau rouge dès que le vent se lève, afin d’éviter de nouveaux drames. »

À ces menaces naturelles s’ajoutent les pressions liées aux activités industrielles. « Les bateaux qui draguent au port de Moribaya perturbent gravement la pêche. Aujourd’hui, nous avons du mal à trouver du poisson. Si les autorités ne réagissent pas rapidement, nous risquons de nous retrouver sans ressources halieutiques et dépendre entièrement des poissons importés », alerte M. Soumah.

Malgré les épreuves, certains jeunes pêcheurs voient dans le repos biologique une nécessité, même si elle reste difficile à supporter. Lansana Camara, diplômé en administration des affaires reconverti dans la pêche, souligne :

Lansana Camara

« Le repos biologique est bénéfique car il permet la reproduction des poissons. Certes, beaucoup d’entre nous ne travaillent pas, mais c’est mieux que de risquer sa vie en mer agitée. Pour subvenir à mes besoins, j’ai diversifié mes activités. J’ai investi dans quelques motos que je mets en taxi et c’est grâce à cela que je fais vivre ma famille pendant cette période. Il est important pour nous, pêcheurs, de trouver d’autres sources de revenus. »

Aminata Bangoura

Les femmes, notamment les vendeuses de poisson, ne sont pas épargnées. Aminata Bangoura, commerçante au marché, exprime son désarroi : « À cause des fortes pluies, nos enfants ne vont pas en mer. Nous n’avons pas de poisson à vendre. Malgré cela, nous sortons sous la pluie pour chercher de quoi nourrir nos familles. Nous demandons aux autorités de nous venir en aide. »

Entre intempéries meurtrières, manque de soutien institutionnel et précarité persistante, ce repos biologique censé préparer un avenir durable pour la pêche artisanale met à nu la fragilité du secteur. Pour beaucoup de pêcheurs guinéens, la peur est désormais celle de voir leurs filets se vider pour de bon.

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