Bauxite : la Guinée et EGA en discussions pour un accord d’approvisionnement

La Guinée est en pourparlers avec le géant industriel Emirates Global Aluminium (EGA) en vue d’un éventuel accord d’approvisionnement en bauxite, selon l’agence Reuters. Un tel accord permettrait au groupe émirati de s’approvisionner en minerai auprès de la société publique guinéenne Nimba Mining, à la suite du retrait de la licence de sa filiale locale.

En juillet dernier, le gouvernement guinéen a révoqué la licence d’exploitation de Guinea Alumina Corporation (GAC), filiale d’EGA, à l’issue d’un différend de plusieurs mois, notamment lié à la construction d’une raffinerie d’alumine. Dans la foulée, les actifs miniers de GAC ont été transférés à Nimba Mining, une entreprise publique.

Selon des sources gouvernementales anonymes citées par Reuters, les discussions en cours visent notamment à éviter un contentieux judiciaire, EGA ayant menacé l’État guinéen de poursuites après la saisie de ses actifs.

« Les discussions se déroulent bien et visent à éviter un contentieux », a confié à Reuters une source gouvernementale proche du dossier.

Toutefois, toujours selon l’agence de presse, Nimba Mining affirme ne pas être partie prenante aux négociations et dit ne disposer d’aucune information sur ces discussions.

De leur côté, le ministère guinéen des Mines et EGA n’ont pas souhaité réagir, rapportent nos confrères.

Avant le retrait de sa licence, EGA avait investi plus d’un milliard de dollars dans GAC, qui exportait jusqu’à 14 millions de tonnes métriques de bauxite par an à son niveau de production maximal.

La raffinerie d’EGA aux Émirats arabes unis est conçue pour traiter spécifiquement le minerai extrait par GAC, selon une source citée par Reuters. Bien que le groupe se soit historiquement appuyé sur la bauxite guinéenne, il cherche depuis la révocation de la licence des sources alternatives d’approvisionnement.

Fin octobre, Nimba Mining a entamé l’exportation des 1,5 million de tonnes de bauxite constituées en stock par GAC avant le retrait de sa licence. À ce jour, 680 000 tonnes ont déjà été expédiées, a indiqué à Reuters le directeur général de l’entreprise, Patrice L’Huillier.

Selon ce dernier, Nimba Mining prévoit de reprendre l’exploitation minière ce mois-ci, avec pour objectif 10 millions de tonnes d’exportations en 2026, avant de porter progressivement la production à 14 millions de tonnes.

La licence couvre des réserves estimées à environ 470 millions de tonnes. Dans la droite ligne de la politique gouvernementale, Nimba Mining a également lancé un appel d’offres pour la construction d’une raffinerie d’une capacité de 1,2 million de tonnes, a précisé Patrice L’Huillier.