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Le colonel Ibrahima Camara dit Kalonzo est poursuivi pour des faits d’assassinat, de meurtre, de complicité de viol et de coups et blessures volontaires. Aussitôt qu’il a pris la parole, son avocat a plaidé non coupable. Par rapport à la première infraction relative à l’assassinat, Me Salifou Béavogui a demandé au tribunal de l’écarter comme étant non-fondée.
Il a expliqué que personne n’a été présentée au tribunal à qui l’officier qu’il défend aurait assassiné. Il va jusqu’à se demander comment son client peut-il rester en détention au PM3 de Matam pour assassiner au stade du 28 septembre 1958 le 28 septembre 2009 ? Lorsqu’il parlait de la préméditation qui devait être un des éléments essentiels constitutifs d’infraction en la matière, Me Béa a ajouté que Kalonzo n’a jamais été animé de la volonté d’assassiner.
L’officier est aussi poursuivi pour meurtre. Selon Me Béa, pour qu’il y ait meurtre, il faut la réunion de trois éléments. L’élément légal, l’élément matériel et l’élément intentionnel. Ces trois font défaut dans cette affaire à l’égard de Kalonzo. Comment peut-on dire que Kalonzo a donné la mort aux manifestants au stade alors qu’il était dans de sales draps ? s’est interrogé l’avocat de la défense. « Kalonzo n’a donné la mort même à une mouche », a répondu Me Béa lui-même.
Kalonzo est aussi reproché des faits de complicité de viol : « cet accusé n’est complice de rien d’autant plus qu’aucune preuve n’a été rapporté à la barre qu’il a aidé des personnes qui ont exercé des pénétrations sexuelles au stade », a affirmé Me Béa. L’avocat a rappelé que pour qu’on parle de complicité de viol, « il faut qu’il ait un auteur principal, un acte de complicité et les moyens mis à disposition ».
L’autre infraction reprochée au colonel Ibrahima Camara est le fait d’avoir donné des coups et blessé des gens au stade. Son avocat a rappelé que pour qu’il y ait coups et blessures volontaires, « il doit être démontré que l’auteur a volontairement administré des coups et que ces coups ont entraîné des blessures. Me Salifou Béavogui poursuit que pour cette autre infraction aussi, les éléments constitutifs font défaut ». Mieux, a-t-il ajouté, « personne n’a donné la preuve que Kalonzo a donné des coups et fait des blessés ».
Il y a un dernier fait mis à sa charge. Le vol à mains armées. Ce conseil de Kalonzo a soutenu que l’élément matériel et l’élément moral manquent pour asseoir la culpabilité de Kalonzo par rapport au fait poursuivi : « Il n’a rien volé. Personne ne l’a dénoncé non plus », a martelé Me Béa.
Avant de plaider une irrégularité de procédure pure et simple de son client, Me Bea a rappelé avoir versé un procès-verbal d’huissier au dossier à travers lequel, selon lui, le colonel Bah Oury, ancien commandant du PM3 et son remplaçant à ce poste le colonel Tamba Gabriel Diawara, confirment que le colonel Ibrahima Camara dit Kalonzo était bel et bien en prison au PM3 le 28 septembre 2009. Donc n’est pas lié aux événements du 28 septembre 2009.
Sékou Diatéya Camara