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Longtemps considérée comme un bastion de l’opposition, la préfecture de Dinguiraye affiche aujourd’hui un visage politique inédit à l’approche de la présidentielle du 28 décembre. Entre réalisations concrètes, promesses d’infrastructures et une mobilisation populaire visible sur le terrain, cette localité de Haute-Guinée semble avoir basculé dans le camp du pouvoir, jurant fidélité au candidat de la Génération pour la Modernité et le Développement, Mamadi Doumbouya.
Dinguiraye (Haute-Guinée) est à un peu plus de 500 kilomètres de Conakry, au nord-est de la Guinée. La poussière rouge colle aux chaussures, le soleil tape dur, et pourtant l’effervescence est palpable. Dans cette préfecture longtemps rangée du côté de l’opposition, quelque chose a changé. À dix jours du scrutin présidentiel du 28 décembre, Dinguiraye affiche désormais une couleur unique : celle de la Génération pour la Modernité et le Développement (GMD), portée par le candidat Mamadi Doumbouya.
Au QG de la GMD, la promesse d’un « score historique »
Ce 18 décembre, au quartier général de campagne de la GMD à Dinguiraye, les responsables des directoires sous-préfectoraux se succèdent : Banora, Lansanaya, Kalinko, Gagnakaly, Selouma, Dialakoro… Tous tiennent le même langage. Devant les émissaires du pouvoir, dont le parrain de Dinguiraye , le ministre de la Justice, Kaïraba Kaba et le conseiller personnel du président de la République Thierno Mamadou Bah, ils promettent de « faire mieux que lors du référendum du 21 septembre ».
De la commune urbaine jusqu’aux districts les plus reculés, le message est martelé : « Nous nous engageons à accorder nos voix au candidat de la GMD ».
« À Mataganiya, il n’y a qu’une seule voix »
Sous un hangar à Mataganiya, un vieux sage à la barbe blanche résume l’état d’esprit ambiant. Le regard franc, la voix posée, il s’adresse à TMB sans détour : « Ici, il n’y a pas deux voix. À Mataganiya, il n’y a qu’une seule voix : Mamadi Doumbouya. »
La justification est simple, presque brutale de sincérité : « Nous ne voulons pas de problèmes, nous ne voulons pas de vol. Nous voulons celui qui aime la Guinée et qui aime Dinguiraye. Tu as dit que tu aimes Banora, Mataganiya, Dinguiraye. Donc c’est toi qu’on préfère, c’est-à-dire Mamadi Doumbouya. »
À Selouma comme à Dialakoro, les discours se ressemblent. On évoque les projets engagés, ceux en cours, et surtout l’espoir de voir l’État « tenir parole ».
La route Dinguiraye–Bissikirima, symbole du basculement
Alors, qu’est-ce qui a fait tomber Dinguiraye dans le giron du pouvoir ?
Sur toutes les lèvres, un mot revient : la route.

Longue de près de 77 kilomètres, la route Dinguiraye–Bissikirima a longtemps été un cauchemar, surtout en saison des pluies. Marigots en crue, véhicules immobilisés, malades bloqués, commerçants découragés. Aujourd’hui, le bitumage est en cours. Pour beaucoup, c’est la preuve concrète que « quelque chose a changé ».
« Beaucoup de fils de Dinguiraye ont été ministres avant, mais c’est TMB, en tant que conseiller, qui a réellement pensé à Dinguiraye », confie un militant de Banora. Même inachevée, la route a pesé lourd dans la balance en faveur de Doumbouya.
Une campagne sans concurrence visible
Officiellement, neuf candidats sont en lice pour la présidentielle. Mais à Dinguiraye, un détail frappe l’œil : les affiches. Elles sont toutes à l’effigie d’un seul homme. Au quartier Manden, lors d’une réception populaire, TMB ne s’en cache pas :
« Dinguiraye, c’est la capitale de la GMD. Certains leaders ont compris que ce n’est pas la peine de venir ici. Dinguiraye, c’est du 100 % Doumbouya. »
Selouma mise sur l’État
À Selouma, sous-préfecture située à une quarantaine de kilomètres du centre-ville, l’adhésion se veut aussi stratégique. La population a offert un terrain d’un hectare à l’État pour la construction d’infrastructures publiques.
Le directeur sous-préfectoral de campagne, Aguibou Barry, égrène les attentes : routes, bloc administratif, résidence du sous-préfet, commissariat, brigade de gendarmerie, hangar pour le marché hebdomadaire, modernisation du centre de santé. En contrepartie, l’engagement est clair : « une victoire à 100 % le 28 décembre ».
À Dialakoro, après 98,6 %, l’objectif est 100 %
Dialakoro n’est pas en reste. Forte de ses 98,6 % lors du référendum constitutionnel, la sous-préfecture promet cette fois un score parfait. La jeunesse, par la voix de son secrétaire général, Bandjou Keita, salue les efforts consentis, tout en réclamant un foyer des jeunes pour la jeunesse de la sous-préfecture.

Présent à Selouma, le ministre de la Justice Kaïraba Kaba, casquette noir-blanc vissée sur la tête, ponctue la rencontre en pular : « Nous n’allons pas dire que nous avons entendu ce qui s’est passé à Selouma. Nous allons dire que nous avons vu ce qui s’est passé à Selouma. Et Selouma a pris un engagement : “Nous sommes avec Mamadi Doumbouya.” »
À dix jours du scrutin, Dinguiraye donne l’image d’une préfecture acquise à la cause du pouvoir. Entre réalisations concrètes, promesses d’infrastructures et stratégie de proximité, la GMD semble avoir trouvé la formule pour retourner un bastion réputé imprenable.
Dinguiraye, longtemps frondeuse, s’apprête en tout cas à jouer un rôle clé dans le récit politique de cette présidentielle.
L’article Présidentielle : comment la préfecture de Dinguiraye est-elle tombée dans le giron du pouvoir ? est apparu en premier sur Guinee360 - Actualité en Guinée, Politique, Économie, Sport.
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