Poste de santé de Worokoro (Kérouané) : une infrastructure délabrée et sous-équipée, un seul agent pour plus de 2 000 habitants

L’accès à des soins de santé de qualité demeure l’un des défis les plus préoccupants pour les habitants de Seindo Worokoro, un district relevant de la commune rurale de Banankoro, dans la préfecture de Kérouané. Dans ce village où vivent plus de 2 000 personnes, l’unique poste de santé censé assurer les soins de base se trouve dans un état de délabrement alarmant. L’infrastructure, construite grâce à l’effort communautaire, peine aujourd’hui à remplir sa mission, plongeant les populations dans une situation sanitaire critique.

Les constats faits sur place témoignent de la gravité du problème. Le bâtiment, frappé par le temps et le manque d’entretien, présente des tôles vieillissantes, des murs fissurés et une insuffisance flagrante de salles d’hospitalisation. À cette vétusté structurelle s’ajoutent des manquements inquiétants : pénurie d’équipements médicaux, absence de lits en nombre suffisant, inexistence de laboratoire d’analyses, manque d’instruments de diagnostic, etc.

Pire encore, l’établissement fonctionne avec un seul agent de santé, chargé d’assister non seulement les habitants de Worokoro, mais également ceux de dix villages environnants. Une charge insoutenable qui limite considérablement la capacité de prise en charge, notamment en cas d’urgence.

Alama Sanoh, habitant de Worokoro

« Nous n’avons qu’un seul agent de santé, alors qu’il y a trop de monde ici. Ce poste reçoit des patients venant de dix villages. C’est une seule personne qui s’occupe de toutes ces personnes. Et cela nous inquiète énormément. Quand nos femmes enceintes ressentent des douleurs, nous sommes obligés de les transporter jusqu’à Banankoro. Nous les transportons sur la moto parce que la route se trouve dans un mauvais état », se plaint Alama Sanoh, ressortissant de la localité.

Face à cette situation, ce père de famille lance un appel pressant aux autorités sanitaires et administratives pour une intervention rapide.

 « Nous demandons aux autorités concernées d’affecter un autre bon agent de santé chez nous ici pour compléter l’effectif à 2, au moins. Nous n’avons pas aussi un bon poste de santé. Il n’y a pas d’eau là-bas, il n’y a que trois lits. Le poste ne dispose pas de laboratoire. Quand nous avons un problème de sang, on est obligés d’aller au centre de santé de Banankoro », déplore-t-il.

Les conditions dégradées dans lesquelles opère le poste de santé de Worokoro ne sont pas sans conséquences. Elles exposent les habitants à des risques sanitaires importants, retardent la prise en charge des urgences, et compromettent la santé maternelle et infantile. Les populations attendent des mesures concrètes : réhabilitation du bâtiment, dotation en équipements, amélioration du plateau technique, et renforcement des effectifs.

De retour à Worokoro (Kérouané), Kaïn Naboun TRAORÉ pour Guineematin.com 

Tel : (+224) 621144 891

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