Naboun (Siguiri) : le poste de santé de Komourouninfè manque de tout

Le district de Komourouninfè relève de la sous-préfecture de Naboun, dans la préfecture de Siguiri. Le poste de santé de cette localité est mal équipé, mal entretenu, avec un manque de personnel, d’équipements de base, de laboratoire d’analyse et de médicaments. L’accès à ce village isolé et dépourvu du réseau téléphonique constitue un véritable parcours du combattant à cause du mauvais état de la route. Cela s’explique par la répartition inégale des ressources généralement concentrées dans les villes.

Les activités principales de Komourouninfè reposent sur l’agriculture et l’élevage faiblement rentables. Les populations de cette zone éprouvent assez de difficultés pour accéder aux soins de santé de base, entraînant souvent des complications et des décès qui pouvaient être évités.

Interrogé par l’envoyé spécial de Guineematin.com à Siguiri, Abass Keïta a expliqué les maux qui freinent le bon fonctionnement du poste de santé de Komourouninfè.

Abass Keïta, chef du poste de santé de Komourouninfè

« Le poste n’est pas équipé. Je l’ai trouvé vide. Il n’y avait rien ici. Il n’y avait pas de lits d’hospitalisation, il n’y avait pas de lits d’accouchement. C’est moi-même qui ai mis ma main dans ma poche pour acheter des paillasses pour l’hospitalisation. Cela a été la première difficulté que j’ai rencontrée au poste de santé de Komourouninfè. C’est un poste construit même par la communauté. L’absence de laboratoire m’impacte. Je réfère beaucoup de cas, même ce matin, j’ai référé un cas d’anémie à Soumbaraya. S’il y avait un laboratoire ici, je pouvais gérer ça ici. Nous sommes en manque criard de personnel. Pour le moment, je suis le seul. Si je dois me déplacer, il faut que je ferme le poste. Je n’ai pas de suppléant. L’une des difficultés que nous rencontrons ici, c’est le déplacement massif de la population pendant la saison sèche. L’une des difficultés que je rencontre aussi, c’est le problème de réseau (téléphonique). Je ne suis pas du tout dans le réseau. Pour que ton supérieure te joigne, il faut que tu te déplaces au moins à 15 mètres à 20 mètres. Une troisième difficulté, c’est le problème de route. Nous sommes en saison d’hivernage. Parfois, on empreinte des pirogues vers Manden. Les routes sont vraiment mauvaises », a souligné le chef du poste de santé de Komourouninfè.

Sayon Dansoko, porte-parole des populations locales, a raconté les circonstances dans lesquelles ce poste a été construit avant de tendre la main aux décideurs.

« On avait érigé un hangar en poste de santé, puis une case. Après, on a cultivé pour construire cette maison. Nous demandons aux autorités de nous aider, sinon certains médicaments ne peuvent même pas venir, parce qu’il n’y a pas un endroit où les conserver. Les produits ne peuvent pas venir à cause de l’état de ce bâtiment », a-t-il relaté.

Le bâtiment abritant le poste de santé comporte trois chambres : salle d’hospitalisation, salle de consultation et le bureau. Le chef du poste de santé n’a pas de maison d’habitation. Il passe la nuit dans son bureau sur un banc. 

Kaïn Naboun TRAORÉ, envoyé spécial de Guineematin.com à Siguiri 

Tel : (+224) 621144 891

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