N’Zérékoré frappée par une pénurie de carburant : « Le litre d’essence se vend jusqu’à 25 000 francs guinéens »

Depuis quelques jours, les habitants de la commune urbaine de N’Zérékoré vivent une situation de plus en plus préoccupante liée à la rupture de carburant. Les stations-services sont à sec ou prises d’assaut, tandis que les prix flambent sur le marché noir. Ce qui crée un sentiment de frustration et de désespoir au sein de la population qui tire le diable par la queue, rapporte un des correspondants de Guineematin.com basé dans la préfecture.

Dans la ville, le litre d’essence se vend jusqu’à 25 000 francs guinéens, selon les quartiers. Pour les conducteurs de taxis et les petits transporteurs, c’est un véritable cauchemar.

Ismaël Condé, conducteur de taximoto

Ismaël Condé, taximan de profession, raconte sa mésaventure au micro de notre reporter. « Nous sommes dans des difficultés. Depuis hier nuit, on achète un litre à 20 000 francs. Devant moi, dans le quartier Gpangana, quelqu’un a acheté un demi-litre à 15 000 francs. Hier nuit, j’ai acheté 3 litres à 60 000 francs. Si la situation continue ainsi, ça va être compliqué. Quand on ne sort pas, les enfants ne mangent pas. Ce qu’on gagne aujourd’hui, c’est ce qu’on mange. À la station, nous les conducteurs de taxis, on ne nous considère même pas. Ceux qui viennent avec des bidons sont servis, ils négocient les prix à l’intérieur », raconte Ismaël Condé.

Au petit matin, Ismaël s’est rendu à la station près de la gare ONAH, l’une des rares encore ouverte. « Il y avait trop de bidons alignés. Nous n’avons même pas pu avoir d’essence. » déplore-t-il.

Du côté des marchés parallèles, la situation est tout aussi chaotique.

Fakôrô Traoré, conducteur de taximoto

Fakôrô Traoré, un autre conducteur, lance un cri de détresse. « Pour trouver de l’essence au marché noir, c’est devenu un combat. Le litre varie entre 15 000 et 20 000 francs. Dans les quartiers éloignés, certains le vendent même à 25 000 francs. On dirait qu’il n’y a plus de loi. Ce n’est pas normal ! », a-t-il lancé.

Selon plusieurs sources, les causes de cette rupture sont multiples : des retards dans l’acheminement du carburant dus à des problèmes d’infrastructures (notamment l’état du pont d’Irié), une grève récente des transporteurs, et une gestion jugée opaque de la distribution dans certaines stations.

Face à cette crise, la population appelle les autorités à agir rapidement pour soulager les citoyens, en particulier ceux dont la survie dépend de leur mobilité quotidienne.

N’Zérékoré, Alain Lamah pour Guineematin.com

Tél+224 : 626 20 80 44

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