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Le feuilleton judiciaire autour de l’affaire de détournement présumé à la Direction Générale des Impôts (DGI) connaît un nouveau rebondissement. Alors que la Chambre Spéciale de Contrôle de l’Instruction (CSCI) a ordonné ce jeudi 11 septembre la mise en liberté provisoire de Mamadou Dian Diallo, ancien directeur de la législation et des affaires extérieures de la DGI, le parquet spécial de la CRIEF, dirigé par Aly Touré, n’a pas tardé à réagir.
Le procureur spécial a aussitôt introduit un pourvoi en cassation devant la Cour Suprême, s’opposant fermement à cette décision judiciaire.
Mamadou Dian Diallo, toujours en détention, reste donc privé de liberté en attendant que la plus haute juridiction du pays se prononce sur la régularité de l’ordonnance de mise en liberté.
Dans sa décision, le juge Lansana Cissé, en charge du dossier à la CSCI, a confirmé l’ordonnance n°073 rendue le 2 avril 2025 par la Chambre de l’instruction, qui avait initialement autorisé la libération sous contrôle judiciaire de l’ancien cadre.
Le magistrat a notamment retenu plusieurs éléments favorables à l’inculpé :
• L’état avancé de l’enquête, avec les principaux actes d’investigation déjà réalisés ;
• L’absence de risque de dissimulation ou d’altération des preuves ;
• La stabilité résidentielle, familiale et professionnelle de l’accusé, réduisant le risque de fuite ;
• Et le principe fondamental selon lequel » la liberté est la règle et la détention l’exception « .
Malgré cela, le parquet spécial ne l’entend pas de cette oreille. Estimant que les conditions ne sont pas réunies pour accorder cette liberté provisoire, Aly Touré a décidé de porter l’affaire devant la Cour Suprême pour tenter d’annuler la décision.
Pour rappel, Mamadou Dian Diallo est poursuivi dans une vaste affaire de détournement de fonds publics, estimée à plus de 800 milliards de francs guinéens. Il n’est pas le seul mis en cause : plusieurs anciens hauts cadres de l’administration fiscale, dont l’ex-directeur général des impôts, Mory Camara, sont également cités dans ce dossier.
Ce dernier avait lui aussi bénéficié, en juillet dernier, d’une décision similaire de la CSCI autorisant sa mise en liberté sous contrôle judiciaire. Là encore, le parquet spécial s’était opposé, saisissant la Cour Suprême pour en demander l’annulation. Une démarche qui semble s’inscrire dans une stratégie assumée de fermeté du ministère public dans les affaires de délinquance économique et financière.
En attendant la décision de la Cour Suprême, Mamadou Dian Diallo reste détenu.