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La saison Barracuda de votre Talk-Show Mirador, s’achève ce vendredi 1er décembre 2023 sur une note positive. Celle de la satisfaction du devoir accompli. Car nous pensons avoir été à la hauteur des attentes de nos auditeurs et digi-spectateurs, tout le long de cette saison qui, il faut le reconnaître, fut pour le Groupe Fréquences Infos Médias (GFM), un long chemin de croix. Fréquence brouillée presqu’en permanence, refus du déploiement de notre voilure, à travers nos relais régionaux, licence télé, devenue un véritable supplice de Tantale. Tel fut notre lot quotidien.
En gros, des forces antédiluviennes continuent de nous faire voir des vertes et des pas mures. Mais cela n’entamera en rien notre moral d’acier. Car comme l’a dit Alexandre Soljenitsyne, géant de la littérature russe, « refusons au moins de dire ce que nous ne pensons pas ». Comme pour dire que nous ne pourrons sortir du moule de l’éthique et de la déontologie journalistiques, pour revêtir la tunique de passeurs de plats. Qu’on se le tienne pour dit.
C’est le lieu de relever que si la majorité des Guinéens avaient applaudi à tout rompre l’avènement du CNRD au pouvoir, consécutif à la chute d’Alpha Condé, croyant que ce putsch, qualifié de « salvateur » par un peuple en déshérence, allait sonner le glas de la mal gouvernance, hélas, deux ans après cette révolution de palais, on est loin du compte. C’est à peine si la montagne n’aura accouché que d’une souris.
A la grande déception de ceux qui avaient pris au pied de la lettre le discours fondateur du colonel Mamadi Doumbouya. Ce chevalier blanc dont rêvaient de nombreux guinéens, qui avaient été précipités dans la géhenne par le régime d’Alpha Condé. Le pays était quasiment sous les coups de boutoir des 4 cavaliers de l’apocalypse, quand survint l’homme du 5 septembre, comme le soleil, source de vie.
Ce colonel, célébré en fanfares, une fois sous les lambris dorés du palais présidentiel, a promis de sortir le pays de l’ornière, par monts et par vaux. Car la Guinée, tel un corps sclérosé, a bien besoin d’un remède de cheval pour se remettre d’aplomb.
Malheureusement, à l’allure où va le train, on en vient à l’amer constat que la junte n’a pas pu vaincre le signe indien.
La lutte contre la corruption qui était censée être le fil rouge de cette transition, ne se serait jamais aussi bien portée que sous le CNRD. C’est du moins ce qu’avancent les contempteurs du régime. Qui noircissent le tableau, en y greffant le népotisme, le clientélisme, le laxisme et surtout la violation des droits humains, j’en passe et des meilleurs.
La résurgence de tous ces travers, a fini par fédérer partis politiques et corps intermédiaires contre le pouvoir, dont la mécanique donne l’impression de tourner à vide. De quoi amener certains à regretter l’ancien régime et son « champion », le professeur Alpha Condé. Donnant ainsi raison à Marcel Proust, qui dans son ouvrage intitulé « A la recherche du temps perdu », écrit je cite : « les vrais paradis sont les paradis qu’on a perdus ».
Bien que nous disons, tout sauf le retour de Mister Jones, convenons-en que l’heure est grave. L’exode massif de notre jeunesse vers des cieux plus cléments, comme des passagers quittant précipitamment le Titanic, le panier de la ménagère qui se vide au gré des jours, en disent long sur le moral en berne des troupes.
Au timonier Mamadi Doumbouya de redresser la barre du vaisseau, avant que « trop tard ne joue son rôle ». Ce serait un gâchis que cette transition finisse comme le printemps tunisien, c’est-à-dire « un printemps sans été ». Comme l’avait qualifié à l’époque Lee Kwan Yew, « ce vrai géant de l’histoire ».
En tout état de cause, dans cette course à la curée, où prime le fait du prince, Dieu reconnaîtra les siens.
Avant de clore ce brûlot, c’est le lieu de souhaiter de très bonnes vacances aux vigies de la démocratie.