Meurtre d’un infirmier dans l’ambulance :  des professionnels de la santé demandent justice

Des professionnels de la santé demandent justice pour un de leurs tué dans l’ambulance en marge de l’attaque de la maison centrale de Conakry samedi. Une délégation de la fédération syndicale des professionnels de la santé, s’est rendue à l’hôpital régional de Conakry Enta-Nord où la victime était en service pour présenter leur scondoléances à la famille professionnelle et manifester leur indignation face au meurtre de leur collègue. 

Dans sa communication, la secrétaire générale de la fédération syndicale des professionnels de la santé a déploré les circonstances dans lesquelles la victime a été tuée: « On n’a pas besoin de rappeler, qu’une ambulance est sacrée. Même en temps de guerre on ne touche pas à une ambulance, on ne va pas dans un hôpital, on ne va pas au cimetière, on ne va pas dans les lieux de culte, mais surtout l’hôpital et l’ambulance c’est là où on sauve des vies. La vie n’a pas de prix, elle est à préserver à tout prix. Alors si des hommes mal intentionnés en font une chose habitude, camarades de grâce nous voulons mettre fin à cela, parce que ce n’est pas une première. À Labé ils ont tiré sur l’ambulance alors qu’on transportait des blessés, l’ambulancier en est mort. À Ratoma les manifestants sont venus caillasser l’ambulance. C’est la troisième fois, alors qu’il transportait une personne en détresse on trouve moyen de tirer sur lui», a déploré Sophie Danielle Kourouma.

« Ce que nous allons demander, qu’il n’y ait plus jamais ça en Guinée. Des hommes en uniforme mal formés qui s’aventurent dans de telle pratique il faudrait qu’ils soient mis hors des hommes en uniforme. Parce qu’ils n’ont pas les… de la formation. Un militaire bien formé ne va jamais tirer sur une ambulance. Et pour ce faire nous allons demander que justice soit rendue. On veut connaître les auteurs qui ont commis ce crime odieux, que la justice soit rendue et que l’auteur soit puni à la hauteur de sa forfaiture. Nous allons demander à ce que jeudi, on se rencontre à la bourse du travail pour une assemblée générale, nous allons faire une déclaration pour qu’on comprenne qu’une ambulance est sacrée, le corps médical est sacré», a-t-elle lancé.

Pour sa part, Dr Sékou Yaya Diakité, « les circonstances de son décès sont horribles, inhumaines, inacceptables. Et nous avons dit qu’Alsény est un infirmier mais son décès symbolise le décès de tout agent de santé. C’est un agent qui a été tué, ça pouvait être moi, ça pouvait être un autre, une sage-femme n’importe qui. Donc il faut en ce sens que toutes les catégories professionnelles se sentent intéressées, concernées. C’est une alerte à tout le monde, une ambulance est un véhicule sécurisée. Dans les conventions de Genève avec le droit international humanitaire, on protège l’ambulance, on protège les personnes, les établissements. Si on ne se lève pas maintenant là, l’ambulance dans laquelle on peut se sentir sécurisé un jour ils viendront nous prendre ici dans les hôpitaux», a-t-il invité.

La secrétaire générale invite tout le personnel de la santé à porter un brassard noir le jeudi pour montrer au monde entier que le personnel de santé guinéenne est menacé.

Mansaré Naby Moussa