Meurtre d’un boutiquier à Conakry : un maitre coranique et son neveu condamnés à la perpétuité

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Le tribunal de première instance de Dixinn a condamné ce jeudi 27 juin 2024 , Amadou Lirwane Diallo maître coranique et son neveu Thierno Boubacar Diallo à la réclusion criminelle à perpétuité. Ils payent ainsi pour l’assassinat d’Alhassane Diallo, compagnon d’enfance d’Amadou Lirwane Diallo. Un assassinat qu’ils n’ont jamais reconnu à la barre du tribunal. En revanche, selon le procès-verbal d’enquête préliminaire lu à l’audience, Amadou Lirwane Diallo a reconnu les faits. Dans ce procès-verbal, il déclare avoir travaillé avec la victime dans le cadre d’un maraboutage pour que les affaires de ce dernier marchent. Mais le vrai but était de soustraire de l’argent au défunt. A la boutique d’Alhassane Diallo, ils ont enterré un gris-gris. Puis, ils ont poignardé le boutiquier au cou et l’ont ligoté. Après l’acte, un témoin a identifié Amadou Lirwane Diallo et une perquisition a été effectuée à son domicile où une importante somme d’argent et des minerais appartenant à la victime ont été retrouvés. 

 A la barre, Amadou Barry, partie civile et co-gérant de la boutique de feu Alhassane Diallo est revenu sur la raison pour laquelle il accuse Lirwane de l’assassinat de son collègue et ami. « Avant le décès d’Alhassane, il m’avait parlé de Lirwane qui vient de la Côte d’Ivoire. Quand Lirwane est venu, il a appelé Alhassane avec qui j’étais dans la boutique. Mais Alhassane ne voulait pas qu’il rentre dans la boutique. Il est donc allé le retrouver. A son retour, il m’a informé que Liwrane nous a proposé d’augmenter l’abondance de nos clients.  Je lui ai demandé comment cela pourrait-il arriver ? Il m’a informé que Lirwane a dit qu’il allait nous lire le coran […] Le jour de sa mort, sa femme m’a appelé vers les 21 heures pour me demander après son mari. Je lui ai dit qu’on venait de se séparer et qu’il allait bientôt rentrer. Elle m’a rappelé plus tard pour me dire que son mari n’était pas rentré. Entre-temps, quelqu’un m’a appelé pour m’informer que la boutique n’est pas fermée. Quand je suis arrivé à la boutique, j’ai constaté que la porte était ouverte. Je suis directement parti vers la gendarmerie pour les informer. Ensemble, nous sommes venus trouvé qu’Alhassane était mort, mais pas d’une mort naturelle. Immédiatement, les agents ont dit que j’étais le premier suspect et ils m’ont conduit à la gendarmerie. C’est là que je me suis rappelé qu’Alhassane m’avait parlé de Liwrane . J’ai alors expliqué cela aux agents. C’est ainsi que lui aussi a été interpellé. Il a été auditionné durant toute la nuit, mais il n’a rien voulu dire. Après que les agents soient sortis de la salle, il m’a dit : ‘’ écoute, c’est Whisky qui a tué ton ami ‘’. Je lui ai demandé qui était Whisky parce que je ne savais pas de qui il s’agissait. Après ses aveux, j’ai fait appel aux agents pour les informer qu’il avait avoué le nom du coupable du meurtre de mon ami », a relaté la partie civile.  

 Prenant la parole, le substitut du procureur a demandé au prévenu les relations qu’ils entretenaient avec la victime. « Nous étudions juste ensemble à l’école coranique. A part cela, je ne connais rien de lui. Je ne savais même pas qu’il avait une boutique. J’ai eu toutes ces informations à la police. C’est celui qui a fui (Wisky) qui a commis les faits », a insisté l’accusé.  

 L’avocat de la partie civile a demandé à l’accusé pourquoi insiste-t-il sur le fait que c’est son neveu qui a commis les faits et pourquoi sa belle-sœur l’a indexé comme l’assassin. « Comme c’est lui qui a fui, c’est pourquoi je dis que c’est lui qui a commis les faits. Parce que tu ne peux fuir si tu n’as rien à te reprocher. Pour ma belle-sœur, il y a eu beaucoup d’antécédents entre nous. C’est pourquoi elle m’accuse », a-t-il répondu. 

 Pendant ses réquisitions, le substitut du procureur a demandé au tribunal de ne faire bénéficier d’aucune circonstance atténuante aux accusés et de les condamner à la réclusion criminelle à perpétuité assortie d’une période de sûreté de 20ans pour Amadou Lirwane Diallo, et 30 ans pour son neveu Thierno Boubacar Diallo.

 La partie civile en faisant ses plaidoiries a déclaré qu’Amadou Lirwane Diallo est un évadé de Pita qui est parti en Côte d’Ivoire pour se cacher avant de revenir commettre un autre crime à Conakry. Selon lui, les faits sont établis. Il a demandé le remboursement des biens volés dont les 9 750 dollars, les 86 730 000 FG, les 100 000 CFA et les trois téléphones.

 En revanche, la défense a estimé que les faits ne sont pas constitutifs à l’égard de son client. Il a demandé de renvoyer son client des fins de la poursuite pour délits non constitués, puisque son client n’a pas reconnu les faits et n’a jamais été assisté d’un avocat lors de son interrogatoire devant le juge d’instruction.

 Le tribunal, en rendant sa décision, a déclaré Amadou Lirwane Diallo et Thierno Boubacar Diallo coupable des faits et les a condamnés à la réclusion criminelle avec une période de sûreté de 30 ans pour Thierno Boubacar Diallo contre qui il a lancé un mandat d’arrêt.

 

Sur l’action civile, le tribunal a reçu la constitution de partie civile d’Amadou Barry et a condamné les accusés au paiement de la somme de  9 750 dollars, 86 730 000 FG, 100 000 CFA et la restitution des trois téléphones.

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