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Il n’était pas le plus à plaindre au sein de cette classe politique composée d’acteurs souvent illisibles, mus pour la plupart par un agenda personnel, insidieusement présenté comme un combat pour le changement. Au contraire, Mouctar Diallo a le mérite d’écrire sa propre légende dans une dynamique parfois erratique, mais sincère.
Très jeune, encore adolescent comme il le rappelle si éloquemment dans sa lettre d’adieu à la politique, il s’est engagé dans le combat pour la démocratie, malgré les risques énormes que cela comportait à l’époque. Il avait en face un pouvoir ultra-autoritaire, brutal et déterminé à éteindre toutes les voix dissonantes. Aucun procès en carricature comme on en a l’habitude dans le pays, ne saurait effacer ce parcours exceptionnel empreint d’une conviction assez louable.
En décidant de se retirer de la politique alors qu’il a encore la capacité de s’imposer, de faire entendre sa voix et de jouer un rôle d’animateur dans une vie publique en manque de figures audibles, en usant de son talent et de son immense expérience, Mouctar Diallo montre la voie majestueuse à ceux qui s’accrochent encore, malgré le risque que cette éventualité fait courir à leurs formations politiques en manque de perspectives heureuses.
La conséquence de cet immobilisme au sein des formations politiques, le pays ne croit plus aux politiques qui se paient de grands mots. Un recyclage des mesures classiques.
Franchement, on s’ennuie un peu. Trop lus, trop de redites. Les mots de la politique sont si démonétisés par l’inconséquence de ceux qui les prononcent. Qu’il faut faire toujours plus gros, parler toujours plus fort, le plus souvent pour ne pas dire grand-chose. Jamais l’opposition n’a connu pareille quarantaine. Les anciens disciples fuient la tanière devenue champs de mines. Il ne reste qu’une poignée de fidèles mamelouks, des malheureux grognards, pour la plupart prêts à dégainer pour éteindre des lumières qui ne soufflent pas dans la même trompette ou qui ont enfin décidé de s’émanciper d’un avenir couvert d’un épais brouillard. Un avenir incertain. Ce n’est là qu’une petite avanie sans conséquence comparée à l’extinction qui s’avère inévitable à cette allure. C’est bien cette analyse lucide que Mouctar Diallo a faite, pour laisser la place à de nouveaux visages. Faire émerger des nouveaux talents avec de nouveaux discours et adapter des approches plus réalistes.
Mognouma