Médias : le Syndicat de la Presse dénonce l’agression d’un journaliste par le président de la CRIEF

Le Syndicat des Professionnels de la Presse de Guinée (SPPG) a condamné fermement ce mardi 29 octobre 2024, l’agression du journaliste d’investigation, Bakary Gamalo Bamba, imputée au président de la Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF), Francis Kova Zoumanigui. Cette affaire soulève de vives inquiétudes sur le respect de la liberté de la presse en Guinée et des procédures judiciaires en cas de différends avec les journalistes.

Les faits remonteraient au 20 octobre, lorsque Bakary Bamba se serait rendu au domicile du président de la CRIEF pour obtenir des informations sur des dossiers sensibles d’intérêt public. Le SPPG dénonce qu’au cours de cette rencontre, Francis Kova Zoumanigui aurait agressé le journaliste avant d’appeler sa garde, qui aurait ensuite « violenté, séquestré et conduit en garde à vue » Bakary Bamba, en dehors de toute procédure légale.

Selon le SPPG, l’incarcération de Bakary Bamba constitue une violation de la loi sur la liberté de la presse (L02), qui protège les journalistes dans l’exercice de leur métier. « Depuis ce 20 octobre noir aux environs de 20h, le journaliste est privé de sa liberté », a déclaré le syndicat, soulignant le caractère arbitraire de cette détention qui a mené le journaliste à la maison centrale de Coronthie, où il attend son procès au Tribunal de première instance de Kaloum.

Le procès s’est ouvert le 22 octobre dernier et se poursuivra ce mardi 29 octobre. Lors de son audition, Bakary Bamba a expliqué qu’il avait enregistré discrètement la conversation avec le magistrat pour « des besoins de données fiables et de décryptage de termes juridiques », ajoutant qu’il n’avait pas l’intention de publier cet enregistrement ni de révéler l’identité de son interlocuteur. Conscient de l’importance de la protection des sources d’information, il a rappelé son engagement à respecter cet aspect essentiel de son métier.

Le SPPG considère cette affaire comme un abus d’autorité. « En tout état de cause, rien ne saurait justifier cette démarche à la fois violente, illégale et dénuée de toute pédagogie de la part d’un magistrat », a dénoncé le syndicat, regrettant que ce responsable judiciaire, censé faire respecter les lois, ait agi de manière aussi répréhensible.

L’organisation invite par ailleurs Bakary Gamalo Bamba à « porter plainte contre le président de la CRIEF pour agression et abus d’autorité », estimant que la procédure judiciaire doit suivre son cours de façon impartiale.

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