Me Lama : « Il y a une sorte d’acharnement du ministre de la justice contre la personne du capitaine Dadis » (Interview)

il y a 11 mois 214
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Le procès du massacre du 28 septembre 2009 reprend ce lundi 13 novembre 2023 après quelques jours de suspension. Après la déposition des accusés et victimes, c’est au tour des témoins d’être entendus par le tribunal criminel de Dixinn. Mais ce procès reprend dans un contexte marqué par la présumée tentative d’évasion de Capitaine Moussa Dadis Camara et Compagnie. Pour en parler, Mosaiqueguinee.com a interrogé l’un des avocats de l’ancien chef de la junte militaire du CNDD. Me Pépé Antoine Lama répond aux questions de Mohamed Bangoura.

Bonjour Me Pépé Antoine Lama ? Après avoir entendu les accusés et les victimes, le tribunal criminel de Dixinn va commencer ce lundi 13 novembre l’audition des témoins. Qu’attendez-vous à cette nouvelle phase de ce procès emblématique pour la Guinée ?

Le procès entre dans une nouvelle phase très déterminante. Nous allons, si les conditions le permettent, entamer l’audition des témoins dont la liste a été communiquée au tribunal avant l’ouverture du procès. Nous allons veiller à la régularité de la citation des témoins cités, nous préférons d’être très attentifs à leurs dépositions. Et si la possibilité se pose, nous poserons des questions tendant à la manifestation de la vérité. En tout état de cause, le président Moussa Dadis Camara a toujours faut preuve de sérénité et d’assurance, au regard de son innocence qui crève les yeux. Depuis l’ouverture de ce procès, il y a plus d’une année, aucune preuve matérielle n’a été fournie au tribunal, pour expliquer la participation de Monsieur Moussa Dadis Camara, à la commission des faits poursuivis. Nous nourrissons le même espoir que c’est ce qui va caractériser tout le reste de la procédure. Je n’ai pas besoin de vous rappeler que nous sommes en matière criminelle et que le tribunal ne peut entrer en condamnation que sur la base des éléments de preuves. Alors qu’il n’y a même pas d’éléments probant qui justifient le renvoi du capitaine Moussa Dadis Camara devant le tribunal criminel de Dixinn, à plus forte raison un début de preuve d’une certaine culpabilité que la partie civile et le ministère public ont tous la peine de priver.

Ce procès reprend dans un contexte marqué par la tentative d’évasion de Capitaine Moussa Dadis Camara et Compagnie. N’est-ce pas une charge de plus contre votre client ?

Je réfute l’accusation de tentative d’évasion. L’évasion ne ressemble au président Moussa Dadis Camara, ce n’est pas dans son ADN et c’est loin de le ressembler. Nous déplorons juste des procédures de trop que le ministre de la justice a mises en place pour étouffer le président Dadis dans sa défense. Il y a quand même une sorte d’acharnement du ministre de la justice contre la personne du président capitaine Moussa Dadis Camara. Il est prompt à agir contre lui, mais quand il s’agit de l’exercice des droits du capitaine Moussa Dadis Camara, il fait tout pour saboter. Le président Moussa Dadis Camara a été victime de tentative d’assassinat le 3 décembre 2009. Cette procédure a connu son épilogue en instruction préparatoire en 2014, ce dossier a fait l’objet d’un arrêt de renvoi de 2014, j’ai personnellement écrit au procureur de la République près le tribunal de première instance de Mafanco d’audiencer cette affaire mais en vain. Le président Moussa Dadis a aussi été victime de tentative de chantage. Il a déposé plainte, mais par le fait du parquet, cette procédure n’a pas aussi progressé. Aujourd’hui, le ministre est prompt à multiplier des procédures pour étouffer le président dans la défense dans une affaire qu’il sait perdue d’avance. Nous protestons contre cette manière de faire, qui frise l’acharnement.

Etes-vous inquiets des conditions de sécurité du Capitaine Dadis en prison ?

Il y a toutes les raisons de s’inquiéter. Depuis son retour à la maison centrale, aucun avocat n’est permis d’entrer en contact avec son client, ce qui constitue en soi une violation des droits de la défense. L’occasion n’a pas été donnée aux avocats, de s’entretenir avec leurs clients avant même d’entamer cette autre phase de procès. Nous ne savons pas aujourd’hui dans quelles conditions nos clients sont détenus au niveau de la maison centrale, peut-être si le procureur le veut, nous aurons l’occasion de les rencontrer ce lundi, mais à cette allure, il y a de quoi s’inquiéter.

Merci à vous Me Pépé Antoine Lama

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