PLACEZ VOS PRODUITS ICI
CONTACTEZ [email protected]
A l’Université de Labé, notamment sur le site de Hafia, la rentrée universitaire rime cette année encore avec promiscuité, inconfort et débrouillardise. Le campus manque cruellement de places dans les dortoirs, et des dizaines d’étudiants vivent entassés dans des conditions précaires, loin de l’idéal d’un cadre universitaire digne de ce nom.
Dans plusieurs bâtiments, les chambres censées accueillir quatre personnes abritent aujourd’hui jusqu’à dix étudiants. Les lits superposés, installés deux à deux pour maximiser l’espace, ne suffisent plus. Faute de place, les parties supérieures servent désormais de dépôts pour les bagages et effets personnels. « Nous n’avons même pas où nous arrêter, c’est trop restreint. Par exemple, ici je partage ce petit carré de la pièce avec deux autres camarades, nous sommes trois, mais vraiment très serrées. Tous nos effets sont ici avec nous », confie Djenabou, étudiante en Lettres modernes, visiblement épuisée par la situation.

Face à ces conditions de vie jugées intenables, certains étudiants ont préféré chercher refuge dans des concessions privées. C’est le cas de Camara Muhammed Adama, étudiant en sciences sociales. Il loue une chambre à 80 000 francs guinéens par mois. « Là-bas au moins, je respire un peu. La seule difficulté, c’est le manque d’électricité, mais j’ai préféré cela aux dortoirs de l’université où l’on est trop serrés et où il faut souvent parcourir des distances pour trouver de l’eau », explique-t-il.
Le problème ne se limite pas au confort : il pose désormais un véritable enjeu social et sécuritaire. Maxime Traoré, un autre étudiant, alerte sur l’ampleur de la crise. « Cette année, le nombre de nouveaux étudiants est énorme par rapport à ceux qui ont fini. C’est ce qui explique cette situation. Certains nouveaux n’ont toujours pas trouvé de logement, d’autres dorment à la station ou à la belle étoile. Certaines filles, par peur de l’insécurité, se réfugient dans les chambres des garçons. Ces derniers, par solidarité, sortent dormir dehors pour leur laisser la place », raconte-t-il.

Plusieurs autres étudiants, interrogés par Guineematin.com ont également accepté de témoigner mais sous couvert d’anonymat, redoutant d’éventuelles représailles de la part de l’administration. Tous décrivent un même constat : des dortoirs saturés, un manque criant d’eau et d’électricité, et une absence de suivi des conditions d’hébergement.
Sur le campus, l’ambiance est lourde. Les étudiants, contraints de vivre dans des conditions d’hygiène et de confort indignes, peinent à concilier études et survie quotidienne. A Hafia, les voix s’élèvent pour demander des solutions urgentes : plus de dortoirs, une meilleure gestion de l’hébergement et une prise en compte réelle du bien-être estudiantin.
Car derrière les sourires forcés et la résilience de ces jeunes, se cache une réalité alarmante : celle d’une génération d’étudiants qui rêve d’avenir, mais dort à dix dans une chambre.

De Labé, Chérif Sampiring Diallo pour Guineematin.com
Tél. : 623 739 281/ 622 252 611
The post Manque criant de places dans les dortoirs : le cri d’alarme des étudiants de l’université de Labé first appeared on Guineematin.com.
L’article Manque criant de places dans les dortoirs : le cri d’alarme des étudiants de l’université de Labé est apparu en premier sur Guineematin.com.
.png)
il y a 4 heures
16



















English (US) ·