Madina Oula (Kindia) : l’enfer d’une route oubliée qui asphyxie toute une sous-préfecture

Située à 72 kilomètres du centre urbain de Kindia, la sous-préfecture de Madina Oula est aujourd’hui l’une des localités les plus difficiles d’accès dans la région.

Les routes, autrefois reprofilées, se trouvent désormais dans un état de dégradation très avancé. Les parcourir relève du parcours du combattant pour les habitants comme pour les usagers. Cette situation alarmante a motivé un déplacement de notre correspondant basé à Kindia.

Dans cette zone à forte vocation agropastorale, les populations tirent la sonnette d’alarme face aux nombreuses difficultés liées à l’état de la route : retards de transport, hausse du coût du déplacement, isolement progressif de plusieurs villages et impacts directs sur les activités économiques.

« Tous les ponts sont gâtés, et la route complètement détruite »

Selon Mamadou Camara, alias MC, porte-parole de la communauté, le problème ne date pas d’hier.

« Depuis le temps du feu général Kerfalla Camara, il y avait une société, Génie Route, qui avait commencé à reprofiler la route jusqu’au niveau de Ba Simbarayah. À l’arrivée de cette nouvelle société, on ne sait pas comment l’État a négocié pour nos routes et d’autres privilèges. Les élus locaux et la communauté avaient pourtant demandé que la route soit réparée avant le démarrage des activités. Ce qui n’a pas été fait. Ensuite, des poids lourds de 25 à 30 tonnes ont roulé sur nos ponts. Finalement, tous les ponts sont gâtés et la route complètement détruite », explique-t-il.

Aujourd’hui, prendre un véhicule de transport pour se rendre à Madina Oula devient un risque. Les nids-de-poule remplis de boue se multiplient, tandis que les énormes crevasses laissées par les gros porteurs rendent l’accès presque impossible.

La population pointe du doigt les sociétés d’exploitation

Pour MC, les entreprises exploitant la localité sont en grande partie responsables de cette situation.

« Franchement, cette société, les gros porteurs, les machines ont complètement détruit notre route. Actuellement, nous ne comprenons rien. La communauté n’en tire aucun profit, si ce n’est de gâter notre route. Et quand les habitants viennent voir le maire, on sent qu’ils ne sont même pas suffisamment informés sur le fonctionnement de cette société. Même la délégation spéciale s’est rendue à la préfecture, mais jusqu’à présent, rien n’a changé », déplore-t-il.

Un appel pressant aux autorités

Face à la persistance du problème, les habitants de Madina Oula vivent dans la résignation, tout en exprimant un profond besoin de secours.

« Nous ne jetons pas de pierres, nous ne bloquons pas la route. Ce que nous demandons aux autorités, c’est de nous aider à mettre fin au calvaire que nous vivons au quotidien. Que les sociétés qui travaillent ici pensent enfin à la communauté, car nous sommes victimes de leurs agissements », ajoute MC.

La sous-préfecture de Madina Oula attend donc toujours une intervention urgente de l’État pour désenclaver la zone et soulager les milliers de citoyens qui y résident.

Aboubacar Dramé, correspondant régional à Kindia

+224 623 08 09 10

L’article Madina Oula (Kindia) : l’enfer d’une route oubliée qui asphyxie toute une sous-préfecture est apparu en premier sur Mediaguinee.com.