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Les communautés impactées par l’exploitation minière en Guinée continuent de mettre la pression sur les autorités pour l’amélioration de leurs conditions de vie. C’est dans cette dynamique qu’elles multiplient les déclarations en faveur de l’adoption du référentiel national de compensation, d’indemnisation et de réinstallation pour les projets de développement. Après Boké et Boffa, ce sont les communautés du district de Sékhousoryah et ses environs, dans la commune rurale de Madina Oula, à 86 km de la ville de Kindia, qui ont organisé une cérémonie de plaidoyer dans ce sens. Dans la journée d’hier jeudi, 16 mai 2024, elles ont invité le gouvernement à signer le référentiel national de compensation des zones impactées, rapporte un des correspondants de Guineematin.com basé dans la préfecture.
Lancé en 2017 sur initiative du Ministère des Mines et de la Géologie pour doter le pays d’un document de référence en matière de compensation, d’indemnisation et de réinstallation des communautés impactées par les projets de développement en République de Guinée, le référentiel national peine à être adopté et mis en œuvre.
Amara Camara, leader communautaire, plaide pour la protection des droits fondamentaux des populations impactées ou déplacées. « En tant qu’instrument de référence complet à l’échelle nationale pour la protection des droits fondamentaux des populations impactées et ou déplacées du fait des projets de développement, l’élaboration du référentiel national témoigne de la volonté de l’Etat à relever les multiples défis auxquels nous, personnes impactées, sommes confrontées dans nos localités respectives. Toutefois, nous constatons avec le temps, que cette volonté se heurte à une réticence de l’Etat à adopter le document final validé par toutes les parties prenantes au processus à Kindia, pour des raisons qu’on ignore. Pendant ce temps, les investisseurs s’installent et s’activent dans nos localités et sur nos terres dont nous dépendons, sans prise en compte réelle de nos préoccupations en termes d’amélioration du cadre de vie et d’accès durable aux moyens de subsistance. Difficile de dire aujourd’hui avec exactitude le nombre de populations impactées par les projets de développement en cours dans le pays. Mais, il est important de souligner que nous avons tous subis des processus émaillés de mauvaises pratiques de compensation, d’indemnisation et de réinstallation, entrainant la dislocation du tissu familial, la détérioration du cadre de vie sociale et économique, créant au passage des hostilités entre nous et les sociétés qui évoluent chez nous. A cela s’ajoute la précarité qui se généralise et nous frappe de plein fouet. Nous reconnaissons et saluons les efforts de l’Etat à mettre en place une telle initiative, la mener jusqu’à ce niveau. Mais, il est évident que cela n’a de valeur que lorsque le document dont il est question aboutit à être un véritable instrument juridique contraignant qui va mieux protéger les populations. Nous sommes convaincus que cela passe nécessairement par l’adoption dans un bref délai du référentiel national ! Pour nous, le moment est venu de mettre pleinement en pratique l’objectif qui a sous-tendu la décision de l’Etat à doter la Guinée d’un tel document pour favoriser le développement harmonieux des projets et taire toutes les hostilités dans les localités abritant les grands projets. Le référentiel favorise le strict respect des droits fondamentaux des communautés qui peinent encore à jouir des retombées des multiples projets d’investissement dans le pays. Nous le réitérons une fois encore notre appel au gouvernement pour l’adoption dans un bref délai du référentiel national. Adopter le référentiel sur la compensation et la réinstallation, c’est protéger des milliers de familles contre la précarité. Vivement le référentiel », a déclaré le leader communautaire, Amara Camara.
Par ailleurs, monsieur Camara a justifié cette déclaration par une demande au gouvernement. « Nous sommes réunis ici ce matin pour demander au gouvernement de prendre en compte le référentiel pour les intérêts des communautés, demander au gouvernement de faire un décret relatif au référentiel. C’est dans ça que les communautés ont leur intérêt », a-t-il laissé entendre.
De son côté, Fodé Moussa Bangoura, citoyen de Sekhousoryah, apprécie à sa juste valeur ce document très important pour la communauté avant d’inviter au respect de la Convention. « Au nom des citoyens de Sekhousoryah, d’abord nous remercions le gouvernement guinéen parce que c’est grâce à lui que ces sociétés sont là. Bien sûr, nous avons bénéficié avec l’arrivée de ces sociétés ; mais, nous avons beaucoup de difficultés. Nous sommes très impactés. De dire aux sociétés présentes de respecter leurs conventions. Si cela n’est pas respecté, c’est nous qui allons endurer les conséquences. Donc, nous avons la route mais il reste beaucoup à faire. Donc, ce que la convention dit, les sociétés n’ont qu’à respecter cela. Le document que nous avons vu, c’est de le respecter. Si elles respectent ce document, c’est dans l’intérêt de tout guinéen. Donc, nous, nous validons ce document et que le Gouvernement doit le faire aussi » a fait savoir le citoyen Fodé Moussa Bangoura.
Pour sa part madame M’Balia Bangoura, porte-parole des femmes de Sekhousoryah, a interpellé également l’État sur les difficultés dont les communautés sont confrontées. « Les difficultés que nous avons ici, c’est ce que je vais exposer aux nouvelles autorités pour qu’elles nous viennent en aide. Avec l’installation des sociétés ici, ça nous a beaucoup impacté et surtout nous les femmes, parce que c’est nous qui détenons des enfants. Nous avons des difficultés. C’est la raison pour laquelle nous demandons au gouvernement de nous aider », a laissé entendre M’balia Bangoura.
A préciser que cet évènement a regroupé les populations des secteurs de Donaya, Sekhousoryah centre, Bombia, Gnegueyah, Toumaniyah et Toulaya, dans le district de Sekhousoryah.
De retour de Madina Oula, Amadou Baïlo Batouala Diallo pour Guineematin.com
Tél. : (00224) 628 516 796
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