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A Lola, l’élevage et la commercialisation des porcs sont devenus une activité génératrice de revenus. Ce gagne-pain a pris de l’ampleur dans la commune urbaine et dans ses environs, au point d’inciter des personnes des deux sexes à se lancer en grand nombre dans ce secteur d’élevage et de commercialisation.
Nombreux sont les jeunes hommes et femmes qui ont abandonné l’école ou qui n’ont pas été scolarisés, que l’on voit vendre la viande de porc, à travers la ville. L’élevage des porcs est en pleine expansion à Lola, dans les différents quartiers et dans les districts.
Un jeune homme se démarque dans cette activité. Son site est localisé à Gama Koni-koni, situé à moins de 6 kilomètres de Lola centre. Il associe dans un même lieu, l’élevage de porcs, à l’extraction d’huile et l’agriculture. Dans ce site, Nyankoye Zé Haba emploie des jeunes, hommes et femmes ainsi que des personnes âgées.
Interrogé par Guinéenews, il donne des explications : « j’ai commencé l’élevage des porcs depuis plus de 5 ans, dans mon village Gbotoye, situé à Nzérékoré. Au début, cela n’a pas marché du tout et j’ai quitté mon village pour venir m’installer ici, entre Gama Koni-Koni et Lola, en bordure de la route nationale. J’ai acheté une parcelle de plus d’un hectare, depuis plus de 4 ans. C’est là où j’exerce l’élevage des porcs. Et mon travail attire beaucoup de gens dans la localité, qui viennent souvent m’interroger sur ce que je fais et comment je le fais. »
Parlant de l’élevage des porcs, il nous dit : « moi j’ai trouvé une variété de porcs de haut rendement. C’est l’ex président, professeur Alpha Condé qui a importé cette espèce ici, j’en ai profité pour acheter deux têtes. Aujourd’hui, j’ai plus de 150 têtes.»
Selon lui : « cette variété est un moyen rapide pour réduire la pauvreté. Le rendement est plus élevé, comparé aux porcs que nous avons chez nous. Cette race importée grossit plus vite que les porcs locaux, qui ne pèsent que quelques 50 kilogrammes.
Aussi, un porc importé est plus cher à la vente. Il peut coûter entre deux millions cinq cents mille et trois millions de francs Guinéens. C’est en fonction de la taille de l’animal, que le prix est fixé par le propriétaire. L’élevage des porcs commence à être très apprécié par les jeunes de Lola, surtout à Gama Koni-Koni.
En outre, plusieurs femmes ont acquis des têtes pour les élever, mais le grand problème reste l’acquisition de la nourriture pour leurs bêtes et le traitement à leur réserver, en cas de maladie. La commercialisation de la viande de porc est exercée par les femmes. Ce sont les femmes qui gèrent les nombreux abattoirs de porcs qui existent dans la ville de Lola. Les femmes se réveillent très tôt pour aller chercher de la viande qu’elles étalent pour vendre dans les différents quartiers de la ville. »
Poursuivant toujours, M. Nyankoye Zé Haba affirme que : «le porc est significatif dans la tradition. Ici, s’il y a le bonheur ou le malheur, il faut toujours payer un porc pour faire le sacrifice.
Et pendant les fêtes de fin d’année, la viande de porc est très prisée par la communauté locale. Cette année, j’ai vendu une trentaine de têtes de porcs.»
Parlant de la reproduction des porcs, il nous dit que : «les femelles font la mise bas, souvent avec une portée allant de 2, jusqu’à15 porcins. C’est le problème de nourriture et le manque de produit pour soigner les porcs qui constituent un véritable souci pour nous.
Je rencontre plusieurs jeunes éleveurs qui expriment la même crainte sur les deux points soulignés. Souvent ils viennent me demander comment je fais pour entretenir mes porcs. Je leur explique que c’est à cause de l’augmentation des élevages de porcs qu’il y a aujourd’hui des boucheries de cette catégorie à Lola. Je leur dis que je donne les résidus des noix de palme, à mes porcs, après avoir extrait de l’huile. Ce secteur d’élevage est un secteur prometteur pour la réduction de la pauvreté, en milieu rural et urbain.
Mais, pour faire prospérer cette activité, nous demandons au gouvernement et plus particulièrement au ministre de l’agriculture et de l’élevage de nous venir en aide, pour la construction des enclos modernes, la fourniture des intrants et des produits pour soigner les porcs,» a-t-il conclu.