Les contractuels du Franco-arabe en colère : « Sur 300 enseignants du franco-arabe, à peine une personne a été retenue »

Les enseignants contractuels de l’enseignement franco-arabe montent au créneau pour dénoncer ce qu’ils qualifient de “discrimination et d’injustice” dans le processus de recrutement en cours dans le système éducatif guinéen. Selon leurs représentants syndicaux, sur près de 300 enseignants du système franco-arabe, à peine un seul a été retenu, contrairement aux enseignants de l’enseignement général dont le taux d’intégration est estimé à plus de 85 %. Ils l’ont fait savoir à l’occasion d’une conférence de presse organisée ce samedi, 13 septembre 2025, à Conakry, a constaté Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Dr Ibrahima Mansaré, membre du Syndicat national des enseignants franco-arabes de Guinée (SYNEFAG), déplore une marginalisation des enseignants issus des écoles Franco-arabes.

« Le problème des contractuels franco-arabes est un peu plus fragile et complexe. Mais il faut reconnaître qu’ils ont été laissés pour compte. Nous avons fait une simulation statistique : sur 300 enseignants franco-arabes, à peine une personne a été retenue. Par contre, dans l’enseignement général, le taux de recrutement est estimé à plus de 85 %. Suite à cette élimination, plus de 40 à 60 écoles ont fermé à travers la Guinée, parce que les anciens enseignants sont partis. Autre aspect : même ceux qui devraient être pris en charge ne l’ont pas été. C’est pourquoi, nous avons invité nos frères, nos camarades, afin qu’ils puissent nous aider pour que les contractuels du franco-arabe soient rétablis dans leurs droits dans les meilleurs délais. Surtout, il faut qu’on s’associe, parce que je ne souhaite pas que nous soyons divisés. Il y a déjà un mouvement en cours, il faut le renforcer et l’accompagner pour atteindre l’objectif qui est l’inclusion. Au niveau des franco-arabes, il y a 3 problématiques majeures : la majorité des enseignants sont titulaires d’une maîtrise, ou au minimum d’une licence, et enseignent pourtant dans les écoles primaires. Ce qui n’est pas le cas dans l’enseignement général. Lors des recensements, ces enseignants sont souvent ignorés. Par exemple, à Sinko, plus de 12 enseignants titulaires de maîtrise, diplômés de grandes universités du monde arabe, n’ont pas été retenus. À Beyla aussi, le travail de recensement n’a pas été correctement mené. Le problème des diplômes : tous ceux qui avaient le baccalauréat des pays arabes, comme l’Arabie saoudite, ont été exclus. Cela vient d’une confusion, car ces diplômes portent souvent la mention « certificat », alors qu’ils sont bel et bien l’équivalent du baccalauréat. Cette mauvaise interprétation a conduit à des injustices. À Conakry, aucun enseignant franco-arabe n’a été retenu, contrairement à l’enseignement général. C’est un cri du cœur, une plaidoirie. Nous ne cherchons pas l’affrontement. Celui qui a les moyens, c’est lui qui va payer, mais la justice doit être respectée », a déclaré Dr Ibrahima Mansaré.

Pour sa part, Dr Ilyas, membre du syndicat, a insisté sur le fait que les enseignants du Franco-arabe doivent être considérés au même titre que ceux de l’enseignement général.

Dr Ilyas, membre du syndicat

« Nous sommes ici aujourd’hui pour rappeler une vérité fondamentale : les enseignants contractuels du franco-arabe sont des Guinéens comme tous les autres. Il n’y a pas de différence entre les citoyens. Ces enseignants contribuent à améliorer l’éducation de nos enfants et fournissent de nombreux efforts pour que la Guinée demeure un pays exemplaire sur le plan social et économique. Mais si l’on constate une différence de traitement, et que les droits des enseignants franco-arabes sont toujours bafoués ou relégués au second plan ; alors, c’est une grande injustice que nous devons dénoncer. Nous interpellons nos autorités pour corriger cette situation et mettre fin à cette discrimination dans notre pays. C’est ainsi que nous défendrons l’unité nationale et les droits de tous les citoyens guinéens », a-t-il indiqué.

Ismael Diallo pour Guineematin.com

Tél: 624693333

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