Le commerce : métier de prédilection des Guinéens à Divo (Côte d’Ivoire)

il y a 12 heures 46
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A l’instar de beaucoup d’autres villes de la Côte d’Ivoire, dans la région de Divo, les ressortissants guinéens exercent en grand nombre le commerce. Idrissa Barry et Alpha Ibrahima Barry, respectivement originaires de Fougoumba (dans la préfecture de Dalaba) et Solokouré (dans la préfecture de Tougué), sont des commerçants à Divo. Parcours, défis, voici les difficultés qu’ils rencontrent dans l’exercice de leurs métiers.

Après 6 ans dans la menuiserie en Guinée sans issue, Idrissa Barry a changé de lieu et de métier. Désormais, il évolue dans le commerce de l’alimentation au grand marché de Divo.

« Je suis à Divo ici depuis 18 ans. Nous sommes en bonne santé et on se cherche. Ici, là où je vends, c’est moi qui ai construit. Mais avant d’arriver à Divo, j’avais déjà fait 6 ans d’apprentissage dans la menuiserie, chez nous en Guinée. Mais, j’ai compris qu’il y a trop de mensonges dedans, j’ai laissé », a-t-il confié.

A côté d’une gare routière, dans le marché, Idrissa a construit sa boutique et il s’y est installé. Là-bas, l’affluence baisse rarement. Pas de plaintes particulières sur la clientèle, mais certaines difficultés influent sur son revenu.

“Concernant les difficultés qu’on éprouve dans le commerce, il faut dire que les taxes jouent un peu sur notre travail. On peut payer à la mairie jusqu’à 20 000 francs cfa pour impôts et ODP (occupation de domaine de l’Etat) par mois”, laisse entendre Idrissa Barry.

Sorti depuis 18 ans, Idrissa évoque les motifs de son départ de la Guinée, son pays natal.

“C’est très difficile de se débrouiller chez soi. Parce qu’il y a certaines choses, tu peux avoir honte de faire. Alors qu’ailleurs, tu peux exercer des petits métiers pour se positionner sans honte ni crainte. Chez nous, il y a certains travaux que tu auras honte d’exercer avec le regard des autres”, enchaîne le commerçant.

Au contraire, sur les motifs, Alpha Ibrahima Barry décline ses raisons.

Alpha Ibrahima Barry, commerçant à Divo, Côte d’Ivoire

“La seule raison qui m’a poussé à tenter l’aventure, c’est parce que je ne voyais rien de concret se dessiner sur mon avenir. C’était comme si je régressais au fur et à mesure. Après, je suis sorti pour venir en Côte d’Ivoire”, confie-t-il.

Dès la 8ème, niveau auquel il a abandonné les études, Ibrahima décide de changer positivement les choses. Ainsi, il se lance dans l’aventure qui le mène à Divo, en Côte d’Ivoire. Aujourd’hui, relativement, il se réjouit de son choix malgré les difficultés.

“A l’époque, je ne pouvais pas continuer les études faute de soutenance. Je suis alors venu et j’ai fini commerçant. Je dirai que d’un côté, je ne regrette vraiment pas mon choix, à partir du moment où je fais paisiblement mon travail. Mais, de l’autre, c’est plus avantageux chez soi qu’ailleurs. Un cœur apaisé chez soi est meilleur que celui apaisé chez les autres. En gros, on rencontre assez de difficultés, surtout sur les taxes. Et si elles sont plus chères que le revenu, ça devient compliqué. A cela s’ajoute la cherté du marché avec les grossistes”, explique-t-il.

C’est en 2009 qu’Alpha Ibrahima s’est installé à Divo. Il se souvient encore de son parcours pour son indépendance financière.

“L’histoire de mes débuts dans le commerce est longue, mais ce qu’il faut retenir, c’est que quand je suis venu, un commerçant m’a approché à ses côtés. J’ai évolué petit à petit avec lui. Tout ce que j’ai eu là-bas, j’ai gardé. Aujourd’hui je suis dans ma propre boutique. Dès le départ, j’avais cette vision de travailler, gagner et rentrer au pays pour le bien de ma famille. Pour le moment, je suis là jusqu’à ce que cet objectif soit atteint”, assure-t-il.

Parmi les principales activités que les compatriotes guinéens vivant en terre ivoirienne exercent, le commerce occupe une bonne place. Il connaît une ruée très significative des ressortissants guinéens dans le pays de la lagune Ebrié.

De retour de Divo, Mamadou Malal Baldé pour Guineematin.com

Tel : +225 01 42 24 28 28 

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