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Comme annoncé précédemment, la Cour suprême de Guinée a rendu ce jeudi, 4 septembre 2025, sa décision dans l’affaire opposant l’UFDG au ministère de l’Administration du territoire et de la Décentralisation. La plus haute juridiction du pays a rejeté les arguments du parti de Cellou Dalein Diallo, qui contestait la lettre du MATD interdisant la tenue de son congrès le 6 juillet dernier, déclarant son recours irrecevable. Une décision accueillie différemment par les deux camps, qui ont réagi au micro de Guineematin.com au sortir de l’audience.
Pour l’avocat de l’Agence judiciaire de l’État, Maître Lansana Koma, la Cour n’a fait qu’appliquer la loi. Puisque, dit-il, la correspondance du ministère de l’Administration du territoire et de la Décentralisation n’était qu’un simple rappel adressé à l’UFDG, et non une interdiction d’organiser son congrès.

« C’était une simple lettre que le ministre avait adressée à l’UFDG. Ce n’était pas une décision administrative. Donc, c’est la raison pour laquelle la Cour suprême n’est pas partie par quatre chemins. La Cour suprême a purement et simplement rejeté le recours contre cette lettre. C’est le droit qui a été dit », a-t-il réagi.
Du côté de l’UFDG, le verdict nourrit un sentiment de frustration et de méfiance à l’égard de la justice. Un des avocats en charge de défendre les intérêts du parti a dénoncé ce qu’il considère comme un schéma qui ne change pas : l’opposition qui perd systématiquement face à l’État.
« Vous savez, en Guinée, on a le sentiment, très malheureusement, que l’opposition ne gagne jamais contre le pouvoir. Et ça, c’est une inquiétude. C’est une grande inquiétude en matière de démocratie. Parce qu’en matière de démocratie, la justice doit jouer son rôle de rempart. Mais malheureusement, dans les décisions que notre justice rend, quand il s’agit des litiges opposant l’État aux hommes politiques, c’est toujours l’État qui gagne et c’est toujours les hommes politiques qui perdent », a déclaré Me Mamoudou Sané, ajoutant que cette tendance fragilise la confiance citoyenne dans les institutions et menace la vitalité démocratique du pays.
L’avocat de l’UFDG a également pointé des incohérences dans la décision de la Cour, notamment entre ce qui a été dit en audience publique et ce qui figure dans l’arrêt écrit.
« Maintenant par rapport à l’arrêt que la Cour suprême a rendu aujourd’hui, vous-même vous avez vu, on a tous suivi dans la salle. La Cour a dit qu’elle rejetait les exceptions soulevées par la partie défenderesse. Mais tout à l’heure quand nous sommes allés au greffe, on a vu que c’était le contraire. La Cour a plutôt rejeté le moyen soulevé par l’UFDG. Ça c’est un problème parce que ça, ça s’est passé devant la presse ».
Il dénonce par ailleurs une contradiction dans l’argumentaire de la Cour, qui reproche au parti d’avoir violé certains articles de loi, tout en admettant qu’elle-même n’avait pas respecté les délais de procédure en raison du boycott des audiences par les avocats. Mais malgré tout, l’UFDG voit dans l’arrêt une opportunité. En effet, si la lettre du MATD est considérée comme un simple rappel, elle ne constitue pas une interdiction formelle d’organiser un congrès.
« Donc on accepte ça, on prend ça comme une simple lettre et on va conseiller à notre client, l’UFDG, de tenir son congrès dans le délai de 90 jours qui lui est imparti. Si c’est lui, l’auteur de l’acte, qui dit que ce n’est pas une décision, que c’est une simple lettre de rappel fait à l’UFDG de respecter ses statuts, ça veut dire que ce n’est pas une décision, ce n’est pas une interdiction, ce n’est pas une injonction », a-t-il fait remarquer.
Mamadou Laafa Sow pour Guineematin.com
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