L’ambassadrice de l’UE aux 72heures du livre: « Tout le monde doit apprendre à lire et à écrire parce que sans cela, on ne peut pas avoir une société prospère »

il y a 19 heures 80
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Aux chapiteaux by Issa, il est 12 heures passées. C’est ici que se tiennent les 72 heures du livre depuis trois jours. Ce vendredi, le stand de l’Union Européenne est très animé. Son ambassadrice en Guinée dispose d’un micro. En face d’elle, de nombreux élèves, lycéens et collégiens. Les échanges portent sur l’égalité entre hommes et femmes en lien avec le thème de l’événement : ‘’Puissance féminine’’. Jolita Pons débat de cette thématique depuis hier jeudi. Ça en vaut la peine, parce qu’à ses yeux, l’inégalité est encore persistante entre hommes et femmes en Guinée.

« Ça existe encore partout dans le monde, même en Europe. Mais c’est un sujet vraiment d’actualité en Guinée aussi. J’étais vraiment touchée par l’échange, parce que les jeunes filles et les jeunes hommes étaient vraiment intéressés. Ils ont émis leurs opinions. Ils étaient très sincères sur les problèmes qu’ils rencontrent dans leur quotidien en termes d’inégalités entre hommes et femmes. Mais il y a aussi de l’espoir, parce qu’on constate une prise de conscience chez les jeunes filles qui souhaitent que ça change. Je suis très contente également de voir les jeunes garçons évoluer dans leurs pensées. Parce que ce n’est pas un sujet de femmes. L’égalité de genre, c’est vraiment un sujet de la société. Et ce n’est pas seulement des femmes qui doivent se battre pour cela », a-t-elle interpellé.

L’ambassadrice de l’Union Européenne a fait cette interpellation à la faveur d’une conférence de presse qu’elle a animée cet après-midi pour faire le bilan de la participation de la délégation de l’UE aux 72heures du livre. Jolita Pons se dit très satisfaite d’avoir encore participé à cet événement et soutenu l’initiative.

« Ce n’est pas la première fois que nous le faisons parce que c’est une occasion assez rare d’échanger avec les jeunes qui passent, qui s’intéressent aux livres. Et pourquoi nous soutenons ces 72 heures du livre ? Parce qu’en fait, en règle générale, nous pensons que la littérature, l’éducation, le livre et la culture, c’est vraiment quelque chose à la base d’une société meilleure, une société harmonieuse (…) Donc pour nous, c’est très important et je suis contente parce qu’il y a du monde. Les gens posent des questions. Ils apprennent sur l’Europe, ils apprennent sur l’engagement de l’Europe ici, ils apprennent d’autres questions sur les droits et aussi ce que l’Union Européenne fait en Guinée parce que nous faisons beaucoup. Nous sommes vraiment le plus grand partenaire de la Guinée et cela depuis des décennies », a-t-elle rappelé.

Pour la diplomate, c’est bon de parler du livre. Mais c’est encore mieux de promouvoir la scolarisation des enfants, notamment les jeunes filles. Elle appelle cette approche : commençons par le début.

« Il n’y a pas de livre sans alphabet et il n’y a pas d’utilité d’alphabet si les personnes ne connaissent pas l’alphabet. Donc, même si ça me fait très plaisir de célébrer le livre, je dois dire que tout le monde doit être engagé pour changer la donne très triste en Guinée, qu’il y a vraiment encore trop peu de gens qui savent lire. Donc, commençons par cela. C’est encore plus tragique la situation pour les filles. Pour les filles, elles commencent à aller à l’école et souvent elles arrêtent d’aller à l’école, même celles qui y vont. Donc, commençons à mettre tous les enfants à l’école. Tout le monde doit apprendre à lire et à écrire parce que sans cela, on ne peut pas avoir une société prospère », a suggéré Jolita Pons.

A travers le Projet d’Appui au Renforcement de la Démocratie en République de Guinée (PARD), la délégation de l’UE a mis en avant cette année, les actions de la société civile dans ses approches.

« C’est un de nos projets phares en Guinée. Comme vous savez, s’engager avec la société civile, c’est vraiment une action fondamentale pour l’Union européenne. Et nous sommes très contents d’avoir eu de très nombreux échanges constructifs avec la société civile, de renforcer leurs capacités. Et on voit que la société civile en Guinée est très active. Elle demande d’être soutenue et d’être entendue », a conclu l’ambassadrice.

Cette 17ème édition des 72heures du livre prennent fin ce vendredi. Ce n’est pas la première fois que l’initiative est accompagnée par l’Union Européenne.

Sékou Diatéya

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