Kissidougou : des journalistes accusent le préfet de propos menaçants et injurieux

Des journalistes ont été pris à partie par le préfet de Kissidougou ce lundi, 28 juillet 2025, dans la commune urbaine. Venus couvrir une manifestation de commerçants contre l’insécurité galopante, ils ont été traités de tous les noms d’oiseau par le Colonel Charles Kolipé Lamah, menaçant de fermer les radios privées locales. Une attitude qui a laissé les hommes de médias entre frustration et incompréhension, rapporte le correspondant de Guineematin.com basé dans la préfecture.

Informé de la tenue de cette manifestation, Moussa 2 Kourouma, journaliste à la radio Sabari FM de Kissidougou, explique ce qui s’est passé.

Moussa 2 Kourouma, journaliste à la radio Sabari

« Ce matin, j’ai été informé par un confrère qu’il y a un mouvement de protestation des commerçants contre l’insécurité galopante. En ma qualité de journaliste, je me suis précipité pour venir m’enquérir de la situation. Au moment où ces femmes manifestantes nous accordaient une interview, l’autorité locale nous a trouvés, et le préfet a commencé à tenir des propos d’intimidation contre les journalistes qui étaient sur les lieux. En disant que vous êtes là à enflammer les problèmes à Kissidougou. Après, vous partez vous flanquer derrière vos micros pour enflammer la ville. Il a finalement menacé de fermer les radios privées de Kissidougou », a fait savoir Moussa Kourouma.

Trouvé sur place dès les premières heures de cette protestation, le correspondant du site lerevelateur224, Ousmane Sylla, dit avoir été verbalement et physiquement agressé par le préfet.

Ousmane Sylla, journaliste

« Quand monsieur le préfet, avec sa garde, nous a trouvé sur place, dès qu’il est venu, il a directement repéré les membres de la presse. Il s’est dirigé vers nous et il a posé la question de savoir qui nous avait dit de venir. Mais avec un ton péjoratif. Nous avons répondu que nous sommes là dans le cadre du travail. Il a répliqué en disant non, qu’il ne voulait pas nous voir ici. Il a continué à dire que cela ne nous concernait pas et que c’était entre les commerçants. Il a menacé et comme si cela n’a pas suffi, il est venu vers moi, parce que j’ai répliqué, en disant que ce n’est pas comme ça qu’on devrait quitter, parce que nous sommes citoyens et journalistes en même temps, et que nous ne sommes pas venus de nous-même. C’est ainsi qu’il est venu me bousculer et ses gardes ont voulu foncer. Mais, je n’ai pas répliqué. Les gens sont témoins, notamment certains confrères. Les commerçants ont commencé à se révolter contre cette attitude. Face à la réaction des commerçants qui n’ont pas apprécié, il a replié », a expliqué Ousmane Diallo.

De Kissidougou, Abou Millimouno pour Guineematin.com  

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