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Un conflit domanial a opposé en milieu de semaine dernière des citoyens des communes rurales de Bangouyah et de Tondon, relevant des préfectures de Kindia et de Dubréka, respectivement. Le bilan du face-à-face fait état d’un mort du côté des citoyens de Bangouyah, et de plusieurs blessés, admis à l’hôpital régional de Kindia. Alors que de nombreuses personnes ont été mises aux arrêts par les services de sécurité, les enquêtes se poursuivent avec notamment l’implication du parquet du tribunal de première instance de Kindia, rapporte un des correspondants de Guineematin.com basé dans la préfecture.
Ce conflit domanial, qui ne date pas d’aujourd’hui, a refait surface en milieu de semaine dernière. Le face-à-face entre les deux camps a coûté la vie à un certain Seydouba Sylla, du district de Sokiya, relevant de la commune rurale de Bangouyah.
Alpha Sylla, habitant du District Sokiya, grand frère de la victime, lui-même blessé, a expliqué ce qui a mis le feu aux poudres. « Dans la matinée du jeudi 23 mai 2024, notre maître d’école avait eu un décès. On nous avait détaché pour partir saluer la famille éplorée. À mon retour, je suis parti au champ avec l’un de mes apprentis. Arrivée à mon lieu de travail, j’ai trouvé un groupe d’hommes. Ils se sont approchés de moi. Ainsi, je les ai salués. Mais, ils m’ont demandé pourquoi cette salutation. J’ai répondu que la salutation est un acte du musulman. Mais, si ça ne vous convient pas, veuillez m’en excuser. Ensuite, quand je me suis tourné pour partir, ils m’ont demandé si c’est le sable ou le gravier qui est sur le terrain où nous étions ? J’ai dit pourquoi cette parole ? Ils m’ont répondu : tu le sauras tout de suite. On vous a dit que toute la terre composée de graviers appartient à Balayah, et la partie qui contient du sable à Tènè. Nos parents nous ont dit que quiconque monte sur le gravier, de lui faire ce que nous voulons. Nos parents et nos chefs nous ont dit ça. Moi, je leur ai dit de me faire ce qu’ils veulent, mais nous, nos parents ne nous ont pas dit de faire la guerre contre qui que ce soit. C’est ainsi qu’ils ont pris ma chemise. Je leur ai dit de me lâcher, qu’il y avait de l’argent dans ma poche. Ils m’ont retiré cet argent, tout comme mon téléphone et ma machine », a déclaré Alpha Sylla.
Par ailleurs, notre interlocuteur a fait savoir qu’il s’en est suivi une bagarre d’autant plus qu’il a été menacé à l’aide d’un fusil. « Ils étaient plus de dix personnes. Je les ai suivis pour réclamer mes objets. Arrivé sous un grand arbre, l’un d’entre eux, nommé Alseny, est monté sur une branche. Quand j’ai voulu prendre ma machine, il m’a tapé la main. Et subitement, il a pris son fusil, chargé d’une balle. Avant qu’il ne me tire dessus, j’ai attrapé l’arme. Ils ont tout fait, mais je n’ai pas lâché le fusil. C’est ainsi qu’ils m’ont poignardé à la tête. Et ils ont couru vers chez eux. Mais, le dernier qui restait, moi aussi je l’ai attrapé et maîtrisé jusqu’à l’arrivée des secours… »
Plus tard, explique Alpha Sylla, l’autre camp va revenir en force pour tirer sur son jeune frère. « Quelques temps après, ils se sont retournés contre nous et ils ont tiré le premier coup à l’aide d’un fusil. Le nommé Sylla Fodé, imam, à la tête de la troupe, avait deux machettes en main. Ainsi, les jets de pierres ont commencé entre nous. C’est en ce moment que mon frère Seydouba Sylla a été tué par balle. Quand ils lui ont tiré dessus, ils l’ont encore traîné pour l’emmener. Mais, nous sommes intervenus en récupérant le corps de la victime. Ainsi, nous avons mis main sur Sylla Fodé, un des leurs. Nous l’avons amené chez nous. Au-delà de cette mort, il y a eu deux blessés graves, dont je fais partie. Il y a une balle qui est logée dans la jambe de mon frère jusqu’à présent », a-t-il déclaré.
Aux dernières nouvelles, plusieurs personnes sont déjà interpellées par les autorités de Kindia et de Dubréka. Les blessés reçoivent des soins à l’hôpital régional de Kindia. Informé du drame, le procureur de la République près le tribunal de première instance de Kindia a autorisé la remise du corps aux parents de la victime pour l’inhumation en attendant l’ouverture d’une enquête.
A suivre !
Amadou Baïlo Batouala Diallo pour Guineematin.com
Tél. : (00224) 628 516 796
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