Kindia : le CNT et des acteurs politiques échangent autour l’avant-projet de la nouvelle Constitution

Une séance de travail autour de l’avant-projet de la nouvelle constitution guinéenne vient d’être lancée ce mardi, 20 août 2024 dans la préfecture de Kindia située à 135 kilomètres de la capitale Conakry. Elle s’effectue en présence des autorités locales et les représentants des partis politiques dans le but de collecter leurs avis et suggestions autour de l’avant-projet de cette nouvelle constitution en Guinée.

C’est dans un réceptif hôtelier huppé de la place que le président du Conseil National de la Transition (CNT) a présidé cette rencontre d’échange et de vulgarisation de l’avant-projet de la nouvelle Constitution. Près de 150 partis politiques ont pris part à cette rencontre.

Selon Dr Dansa Kourouma, cest une façon de permettre à tous les acteurs notamment les partis politiques à participer à ce travail du CNT.

« D’abord, j´ose parier que nos acteurs politiques ont l´opportunité de concrétiser leur pensée politique en acte intemporelle. Parce qu’on les donnes l´opportunité de participer à la construction, à la co-construction d´un avant-projet de constitution. Sinon la charte dit que c’est les membres du CNT qui doivent écrire la nouvelle constitution. On s´est dégagé de nos prérogatives pour permettre à tous les acteurs de participer à ce travail. Nous l’avons pas fait parce que nous n´avons pas confiance en notre travail, nous l´avons fait parce qu´un texte constitutionnel qui doit résoudre le pays en plusieurs décennies doit avoir l’adhésion. Depuis sa phase d´élaboration jusqu’à sa phase d´approbation et de vulgarisation. Je profite de l’occasion pour féliciter les acteurs politiques qui ont répondu à l´appel. Près de 150 partis politiques agréés ont répondu à notre invitation et ce n´est pas à Conakry, mais à Kindia à presque 135 km de Conakry. Ceci, je resterai reconnaissant pour le soutien, pour l´intérêt qu´ils accordent à la constitution comme loi supérieure qui doit même réglementer leur relation avec leurs militants et leurs relations avec les citoyens de ce pays. Et qui doivent garantir le pouvoir politique qu´ils seront amenés à conquérir et à exercer conformément à la constitution. Et en dernier ressort, c’est de remercier l´équipe organisatrice de cette activité. Nous demandons au Tout Puissant Allah à travers les prières pour que cette constitution puisse nous ressembler parce qu´elle nous rassemble déjà. Le rassemblement d´aujourd’hui quelque soit ce qu´on conclura dans cette rencontre, c´est déjà une victoire pour la démocratie guinéenne qu´on parviennent à mettre autour d´une table les acteurs politiques du pays. L´unanimité n´existe pas surtout en démocratie, mais faisons de telle sorte que la possibilité soit donnée à tout monde d´exprimer ses désirs sans contrainte , sans pression que les débats se passent dans les règles de l’art, du respect et dans l´intérêt de défendre les intérêts de la Guinée. Le dialogue fait partie desormais des dispositions de notre constitution depuis le préambule jusqu’au premier titre de la constitution. Le dialogue est une obligation dans la démocratie guinéenne », a dit le patron du CNT, Dr Dansa Kourouma.

Présent dans la salle, le délégué général de l’assemblée parlementaire de la Francophonie, a apprécié l’initiative en ces termes. « Je suis très impressionné de participer à cet événement. Moi j’ai 65 ans en France, on a jamais participé à un événement de construction comme ça de la constitution. Et comme représentant des populations, nous sommes des députés, nous sommes élus par le peuple, je suis très impressionné (…) On est dans un pré-projet, chacun peut donner son avis, il y a des discussions et on voit bien il y a toute une démarche participative… »

De leur côté, les représentants des partis politiques qui prennent part à ces discussions autour de l’avant-projet de la nouvelle Constitution, apprécient la démarche prônée par l’organe législatif en cette période transitoire.

Dr Ibrahima Sorry Diallo du parti ADC-BOC s’attend qu’il soit convaincu par les panelistes du CNT.
« Aujourd’hui, il faut se féliciter, les débats ont commencé dans les meilleures conditions, on est en train d’écouter la présentation, article par article. Nous allons constituer des groupes thématiques qui vont analyser les six thèmes qui seront discutés dans les groupes. Nous allons classer le débat en deux paquets, il y aura un paquet de point d’accord et un paquet de point de désaccor Si toutes fois les points de désaccord dans les commentaires des panelistes du CNT, ils arrivent à nous convaincre, peut-être qu’on aura pas le paquet de désaccord. Pour le moment, nous les écoutons et nous prenons note. Après la présentation, nous allons nous investir dans des travaux de groupe et on va présenter à travers les rapporteurs ce que nous avons retenu et les questions d’éclaircissements et de compréhension seront présentées aux panelistes du CNT et plus précisément au président de la commission loi », a t-il expliqué.

Mêmes observations chez Paul Doré, le chargé des questions électorales au Bloc Libéral. « Je fais déjà une très bonne lecture, je crois qu’on nous a embarqué dans la dynamique de dialogue depuis le début de ces travaux. Et dans la salle aujourd’hui, les débats ont juste commencé, on est toujours dans cette dynamique et j’apprécie les choses. Pour l’instant, le Bloc Libéral est en train d’écouter, le débat n’est qu’au début… »

Aboubacar Dramé, correspondant regional à Kindia
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