Kamsar (Boké) : routes dégradées, pont en mauvais état… la population de Kawas se sent abandonnée

il y a 2 heures 14
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Le district de Kawas, situé dans la sous-préfecture de Kamsar (Boké), abrite l’aérodrome local.  Une route importante y passe, reliant Kawas à Katako, continuant jusqu’à Kolia Sanamato. Cependant, cette zone manque d’infrastructures. La route est en très mauvais état, et le pont Souaré, qui relie Kawas à Katako, risque de s’effondrer. Malgré ce danger, des camions poids lourds chargés de sable y circulent quotidiennement. En plus de ces problèmes d’infrastructures, le district est confronté à l’insécurité et au manque d’eau potable et d’électricité. Interrogés par un reporter de Guineematin.com ce jeudi, 18 septembre 2025, les habitants de Kawas ont déploré cette situation et lancé un appel au président de la transition, le Général Mamadi Doumbouya, ainsi qu’aux autorités locales de Kamsar.

Dr Condé Facely, médecin-chef de la clinique de Aïba à Kamsar, alerte sur les conséquences de cette situation à cause du mauvais état de la route.

Dr Condé Facely, médecin-chef de la clinique de Aïba, Kamsar

« C’est une situation qui inquiète tout le monde, parce que l’accès n’est pas facile. La route est complètement dégradée. Cela fait plus de trois à quatre ans que nous sommes ici, mais nous n’avons jamais vu une machine venir pour réparer les routes. Parfois, ce sont nous-mêmes, les citoyens, qui cotisons pour envoyer une camionnette afin de réparer un peu. L’accès est vraiment difficile, les populations traversent des calvaires avant d’arriver. Certains malades sont dans un état critique et nécessitent une urgence. Comme nous avons un véhicule de service, il nous arrive d’aller les chercher nous-mêmes. Avec l’état de la route, même les véhicules peinent à circuler. Nous sommes médecins, nous restons ici par amour pour notre métier. Nous interpellons les autorités de Kamsar pour qu’elles viennent résoudre le problème de la route de Kawas », a-t-il lancé.

Pour sa part, Aïssata Cissé, vendeuse de bois, affirme que l’état de la route est un frein majeur. Selon elle, les clients n’osent pas s’aventurer jusqu’à Kawas. Elle interpelle le président de la transition.

Aïssata Cissé, vendeuse de bois

« Mamadi Monéba Doumbouya, nous sommes là au port de Kawas, mais nous souffrons énormément. Notre route n’est pas du tout bonne. Quand tu pars de Kawas carrefour jusqu’à Katako, à certains endroits, même à moto, tu es obligé de descendre pour marcher. Tout notre argent part dans le transport. En plus, le pont Souaré qui est là n’est pas du tout en bon état. Des poteaux électriques avaient été installés ici, mais nous, nous n’avons pas eu le courant. Le transport coûte très cher. Ce que nous vendons ici ne marche pas, parce que les clients ne viennent pas jusqu’ici à cause de la route. Nos enfants n’ont pas de travail, ils se débrouillent en allant chercher du bois. Les camions trop lourds qui passent détruisent encore plus la route, déjà remplie de boue. Ce sont nous, les femmes, qui nous levons pour mettre des cailloux, mais les camions viennent creuser davantage. Nous lançons un appel pour qu’on nous aide »,  a dit Aissata Cissé.

Même son de cloche chez Fatoumata Keïta, vendeuse de bois qui alerte sur le manque de route et d’eau potable.

Fatoumata Keïta, vendeuse de bois

« Nous souffrons beaucoup ici. Nous n’avons pas de route, même pas d’eau. Même pour charger nos téléphones, il faut se déplacer jusqu’à Kamsar. La route est complètement dégradée. Nous demandons qu’on nous aide à avoir de l’électricité et une bonne route. Nous vendons du bois ici, mais il n’y a pas de clients parce que la route est mauvaise. Les gens ne viennent pas. Comme vous le voyez, ce sont seulement nous qui restons assises ici, il n’y a pas de marché », a-t-elle indiqué.

Rabiatou Kalo, citoyenne, évoque une absence d’autorité effective dans le district, et alerte sur l’insécurité galopante de la zone.

Rabiatou Kalo, habitante de la localité

« Nous sommes à l’aéroport de Kawas et nous souffrons énormément, surtout à cause de la route. Ce que nous demandons, c’est d’interpeller le gouvernement, surtout le Général Mamadi Doumbouya et l’imam Mamadou Saliou Camara de la mosquée Faycal, Kawas est le premier district ici, mais nous n’avons ni route, ni courant, ni eau. Nous vivons dans le noir. En plus, nous n’avons pas d’autorité dans le quartier. Ceux de Maladhoya disent que c’est eux qui nous dirigent, ceux de l’aéroport disent la même chose. Pourtant, quand on achète un terrain, ce sont ceux de l’aéroport qui nous délivrent les papiers. À cause du mauvais état de la route, nous sommes obligés d’utiliser la piste de l’aéroport. Cela fait cinq ans que je vis ici et, à cause de cette route, j’ai déjà changé deux véhicules. Un jour, on a même voulu me dépouiller sur la piste de l’aéroport, c’est Dieu et les jeunes du quartier qui m’ont sauvée. Nous avons saisi le chef de quartier à la commune, mais rien n’a été fait. De Kawas carrefour jusqu’au pont, il n’y a pas de route, il n’y a même pas un endroit où dévier. Quand nous avons un malade à transporter à l’hôpital, c’est un vrai problème. Ceux en qui nous croyons ne nous écoutent pas quand nous allons les voir. Nous demandons simplement notre droit », a dit Rabiatou Kalo.

À noter que le président du district de Kawas n’a pas souhaité s’exprimer pour le moment face à cette situation critique que traverse le district.

Ismael Diallo pour Guineematin.com 

Tél: 624 69 33 33 

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