Kaloum : des conducteurs de taxis motos dénoncent les tracasseries policières et font des propositions au ministère des transports

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Dans la presqu’île de Kaloum, le centre administratif de la Guinée, la circulation des taxis motos est interdite par les autorités.

Ce moyen de déplacement constitue pourtant un véritable atout pour les travailleurs de l’administration guinéenne, qui louent les services de ces conducteurs pour se déplacer rapidement aux heures de service.

D’ailleurs, certains conducteurs de taxis motos font toujours la navette sur place. Tous, dénoncent une tracasserie policière.

Un jeune motard qui quitte le quartier Entag, commune de Matoto, pour venir proposer ses services à Kaloum, explique le problème auquel il est confronté pendant ses heures de travail.

« Je quitte la maison à 7 heures du matin pour être là à Kaloum à 8h30mn. C’est difficile avec les policiers. On travaille avec le courage parce que sans cela, on ne peut pas travailler en ville ici parce qu’avec les policiers, s’ils te prennent ils t’envoient à la fourrière. Et là-bas, on te fait payer 120.000 francs guinéens. Je veux qu’ils nous laissent payer les taxes journalières même si c’est 2 000 GNF pour que les policiers nous facilitent la tâche. Sinon côté passagers, il n’y a aucun problème. Les frais de déplacement dans toute la ville de Kaloum s’élèvent à 5.000 francs guinéens », témoigne notre interlocuteur.

Toujours dans les rues de Kaloum, un autre motard a dénoncé les mêmes problèmes. Mais à la différence, il demande à ce que l’Etat fixe les tarifs des différentes infractions que la police routière verbalisent.

« On a beaucoup de difficultés et la première, c’est avec les policiers. La dernière fois que le ministre des transports a interdit la circulation des taxis motos à Kaloum, on était ébahi. L’Etat n’a pas d’intérêt dedans parce que tout ce que la police gagne, les agents empochent, ça ne va pas dans les caisses de l’Etat. Alors pourquoi ne pas créer ici à Kaloum un Syndicat même si c’est le Gouvernorat qui va coordonner cela ? Chaque motard est capable de payer 5000 GNF et ça va aller directement dans les caisses, ça va aider l’Etat ou la commune. Mais s’ils interdisent ça comme ça, on nous laisse à la merci des policiers et ils nous font ce qu’ils veulent ici », déplore le motard qui a aussi fait cas des problèmes de sa corporation.

« Le problème est que les motards de Kaloum ne sont pas unis, certains travaillent pour les policiers c’est-à-dire qu’ils ont des petits qui donnent quelque chose aux policiers quand ils travaillent. C’est ce qui fait que quand on t’attrape, si tu n’es pas le petit d’un policier (Police routière, ndlr) on te coupe un reçu dont on ne connaît pas la provenance et si le policier qui t’a attrapé n’est pas d’humeur il peut même te faire couper un reçu de 500.000fg et on ne sait pas où part cet argent. L’Etat, le Ministère de l’intérieur et de la protection civile, devrait faire en sorte que les tarifs des infractions soient connus de tout le monde pour que si tu n’as pas de casque, on sait combien tu dois payer, si tu n’as pas de chaussures fermées, si tu es en surcharge…, tu connais combien tu dois payer. Mais si on te dit seulement c’est infraction et que c’est quand tu arrives à la fourrière qu’on dit ce que tu dois payer, alors ce n’est pas édifiant et c’est les policiers qui gagnent », dira le conducteur de moto taxi.

Al Hassan Djigué

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