Jours fériés prolongés : entre repos imposé et désorganisation nationale, des citoyens s’interrogent

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Le ministre du Travail et de la Fonction publique, François Bourouno, a déclaré le lundi 9 et le mardi 10 juin 2025 comme jours fériés, chômés et payés sur l’ensemble du territoire national. Aucune justification officielle n’a été fournie par rapport à cette décision, mais dans les rues, d’après un micro-trottoir réalisé par Mediaguinee, ce lundi matin, de nombreux citoyens font spontanément le lien avec la fête culturelle de Mamaya, célébrée ce week-end à Kankan. Amenant ainsi, plusieurs  citoyens à qui nous avons tendu le micro, à avoir des réactions majoritairement critiques.
« On aime bien le repos mais quand c’est abusé, ce n’est pas bon. Certainement c’est rentable pour eux, pas pour nous. Vous vous imaginez, depuis le jeudi les gens ont quitté le boulot. Moi personnellement, j’ai reçu de l’argent de mon grand frère venant de l’extérieur, cet argent doit servir pour payer les soins médicaux de maman qui est souffrante. Mais si le ministre décrète encore férié aujourd’hui, comment nous pouvons le récupérer ? C’est mal réfléchi quand même, c’est de la pire incompétence. Vous savez vous-même, quand on parle de férié, même les hôpitaux suivent cela à la lettre. Cela veut dire que nous sommes tous bloqués. À cause de la fête Mamaya, tout un pays est mis à l’arrêt. Je n’ai pas apprécié. », a indiqué ce riverain que nous avons croisé à Sonfonia

Un autre intervenant soulève les conséquences économiques d’une telle décision : « Je comprends qu’on veuille célébrer nos traditions, mais on ne peut pas sacrifier toute l’économie pour une fête. Les petites entreprises, les commerçants, les malades… tout le monde est impacté. Un ou deux jours suffisent, mais prolonger sans planification, ça devient irresponsable. Il faut un équilibre entre culture et fonctionnement du pays. », a-t-il indiqué.
Bien que la décision  ministérielle ne mentionne pas directement la Mamaya, la coïncidence entre la fête et les jours de congés prolongés alimente les soupçons.
Quelques voix, toutefois, défendent la démarche :

« Franchement, c’est bien qu’on respecte nos valeurs culturelles. Mamaya, ce n’est pas juste une danse, c’est l’identité du peuple de la Haute-Guinée. Donner plus de jours pour que les gens participent sans stress, c’est aussi valoriser notre patrimoine. Il ne faut pas tout voir sous l’angle économique. Le moral du peuple aussi compte. »

Mais pour une majorité d’intervenants, le sentiment d’improvisation domine. Dans un contexte où les services essentiels (banques, hôpitaux, transports) dépendent d’une activité régulière, la multiplication des jours fériés sans justification claire ni organisation préalable soulève de vraies inquiétudes.

Christine Finda 

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