Ismaël Condé, le maire de Matam, accusé d’arnaque par le syndicat des taximotos : « C’est une pure affabulation », se défend-il

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Comme annoncé précédemment, le maire de Matam, Ismaël Condé, est à couteaux tirés avec la section syndicale des mototaxis de sa commune. Les responsables de cette structure syndicale de la CNTG accusent le maire d’arnaque et d’immixtion dans les affaires internes du syndicat. Mais, dans un entretien accordé à Guineematin.com ce mardi, 29 août 2023, l’autorité communale de Matam a balayé d’un revers de la main ces accusations.

Il assure que c’est une « affabulation » et que la loi lui donne le droit de réglementer l’activité des taximotos dans sa juridiction géopolitique. Il a aussi accusé le syndicat des taximotos d’avoir « peur de perdre leur leadership auprès des personnes qu’ils ont l’habitude d’arnaquer » au quotidien.

« C’est de pure affabulation. On a estimé qu’aujourd’hui l’État doit faire en sorte que la gestion des taximotos soit réglementée. Quand vous prenez aujourd’hui cette activité, les statistiques de la sécurité routière le prouvent : sur 5 accidents sur toute l’étendue du territoire, 3 sont occasionnés par les mototaxis. Sur trois accidents mortels déclarés, un accident est occasionné par le taximoto. Donc, il faut que cette activité soit réglementée. C’est pourquoi nous avons voulu instaurer cette réglementation à Matam, conformément au contenu du code des collectivités qui dit que les collectivités locales sont compétentes dans leur attribution à la création, l’organisation, la gestion, la modification et la suppression des services administratifs publics de la collectivité locale… Toutes les collectivités sont régies par le principe de libre administration. Chaque collectivité est autonome pour gérer sa collectivité conformément au contenu du code des collectivités. Ça veut dire que ce qui se passe à Coyah ne peut pas forcément être la réalité de Matam, parce qu’il y a la libre administration. Vous allez à Coyah aujourd’hui, tous les taxi-motards ont des gilets et des numéros ; à Siguiri et Labé c’est pareil. C’est seulement dans les communes de Conakry que ces activités échappent aux mairies. Moi, la loi m’autorise à le faire. Ce n’est pas parce que Matoto ou Dixinn ne le fait pas que moi je ne dois pas le faire. La réglementation de cette activité n’est pas contraire à la loi. Au contraire, la loi la recommande pour une meilleure gestion de l’activité. Les tickets de stationnement sur la voie publique, que ça soit les véhicules légers, les motos et les camions, c’est une compétence qui est dévolue à la collectivité. Avant on donnait au syndicat la responsabilité de collecter cette taxe et de nous la reverser. Comme nous avons compris que les syndicats collectent mais ils ne nous la reversent pas, c’est pourquoi j’ai décidé personnellement de nommer un agent communal comme coordinateur de la gestion des taximotos… C’est le message de fermeté que je leur envoie. Parce que projeter une manifestation qui peut engendrer un trouble à l’ordre public, si ça dégénère, ce sera de leur responsabilité. Ils ont peur de perdre leur leadership auprès des personnes qu’ils ont l’habitude d’arnaquer », a indiqué Ismaël Condé.