Guinée : le Ministère de la Santé lance la campagne de planification familiale 2024

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La planification familiale reste encore une priorité pour l’État guinéen, dans un pays où le taux de natalité est élevé. L’indice de fécondité est de 4,8 naissances chez chaque femme. Pour faire face à cette donne, le Ministère de la Santé et de l’Hygiène public a lancé la campagne nationale d’offre gratuite des services de planification familiale 2024, ce jeudi 18 juillet à Conakry. Placée sous le thème, « Planification familiale, un moyen d’espacement de grossesses et d’épanouissement de la famille », la cérémonie a connu la présence de membres du gouvernement, d’ONG, de groupements de femmes et des partenaires engagés dans la lutte pour la planification familiale, a appris Guineematin.com sur place.

C’est la Secrétaire générale du Ministère de la Santé et de l’Hygiène publique, Khaïté Sall, qui a officiellement lancé la campagne de planification familiale. Dans son intervention, elle s’est félicitée des efforts consentis mais assure qu’il y a encore du chemin à parcourir.

Khaïté Sall, secrétaire générale du ministère de la santé et de l’hygiène publique

« La planification familiale est reconnue depuis longtemps en Afrique subsaharienne comme un des leviers essentiels pour attirer le dividende démographique et assurer la santé et le bien être des familles. Elle occupe une place centrale dans les enjeux politiques, économiques et sociaux qui façonnent le développement de la Guinée. L’accès universel aux méthodes contraceptives modernes est une nécessité garantie par la loi, la santé de la reproduction en Guinée depuis 2000. La Guinée a érigé la planification familiale en priorité nationale, témoignant ainsi de la volonté ferme de l’État de répondre aux besoins du groupe des adolescents et des jeunes pour leur plein épanouissement, permettant ainsi de planifier la naissance de leurs futurs enfants. En Guinée, selon les résultats démographiques de 2018, la prévalence contraceptive est de 10 %. L’estimation réalisée en 2023 a montré un taux de 13,5%, alors que l’objectif était d’atteindre 18,5 % en 2023. Les données actuelles montrent que ces objectifs sont très loin d’être atteints. L’indice synthétique de fécondité dénote élevé à 4,8 naissance par femme, malgré les efforts déployés par le gouvernement et ses partenaires. Le faible taux de prévalence contraceptive expose à des risques accrus d’avortement et d’interruption de grossesse. C’est fort de ces constats que la Guinée s’est résolument engagée dans le repositionnement de la planification familiale, une initiative renouvelée. Les résultats encourageants obtenus sont le fruit d’une étroite collaboration entre mon département et ses partenaires techniques et financiers » a-t-elle expliqué.

Pour sa part, Docteur Djénè Fadima Kaba, directrice nationale de la santé familiale, a indiqué que l’objectif de cette démarche est de lutter contre le taux de mortalité chez les femmes.

Docteur Djènè Fadima Kaba, directrice nationale de la santé familiale

« La planification familiale est une stratégie de réduction de la pauvreté. Depuis l’avènement de la nouvelle transition, le nouveau gouvernement a fait de la lutte contre la mortalité maternelle, néonatale et infantile une priorité parmi les priorités. La réduction de la mortalité fait partie des priorités du gouvernement. Il s’est engagé, à travers le Ministère de la Santé, à appuyer toutes les stratégies visant à l’amélioration du repositionnement de la planification familiale dans notre pays. C’est même dans ces efforts qu’aujourd’hui le gouvernement guinéen paie 50 % des besoins en contraception dans le but d’améliorer la disponibilité de ces produits en vue de contribuer à la réduction de la mortalité maternelle néonatale et infantile à travers cette stratégie. Chaque année, nous organisons une offre gratuite sur toute l’étendue du territoire national des services de planification familiale. Donc, ça se fait dans tous les centres de santé du pays et les femmes peuvent venir gratuitement prendre des conseils et se planifier. Aussi les hommes, parce qu’à travers eux, les femmes peuvent contribuer à l’accès de leur femme, de leur sœur au service de la planification. Nos attentes, c’est l’amélioration de la couverture en planification familiale. On peut estimer à 550 décès sur 100 mille femmes qui mettent au monde les enfants, des nouveaux nés. Si on réduit en valeur absolue on peut dire qu’il y a au moins 6 femmes qui meurent des suites d’accouchement et c’est beaucoup. Le ministre de la Santé, Dr. Oumar Diouhé Bah, a mis l’accent sur la réduction de la mortalité maternelle », a indiqué Docteur Djénè Fadima Kaba.

De son côté, Patricia Kéba, représentante adjointe du Fonds des nations unies pour la population (FNUAP), va abonder dans le même sens, en vantant les mérites de la planification familiale.

Paticia Keba, représente adjointe de l’UNFPA

« La planification familiale est aujourd’hui reconnue comme un véritable pilier de développement socioculturel et économique d’un pays. En effet, améliorer l’accès des populations aux services de planification familiale permet non seulement d’éviter environ 32% des décès maternels et près de 10% des décès des enfants. Mais aussi de contribuer de façon significative à réduire la pauvreté et la faim, renforcer l’autonomisation des femmes et améliorer l’éducation pour tous, ainsi que la préservation de l’environnement. Dans notre pays, où chaque jour 6 femmes meurent en donnant la vie, la planification familiale reste un moyen sûr pour prévenir les décès maternels. Conscient de cette situation, le Gouvernement de la Guinée a démontré son leadership en ayant inscrit la planification familiale comme une stratégie phare de développement à travers diverses activités prioritaires. En témoigne les ressources importantes investies par l’État pour couvrir 50% des besoins du pays en produits contraceptifs depuis plusieurs années. En institutionnalisant cette campagne d’offre de services de planification familiale, le gouvernement guinéen reconnaît toute la place de cette stratégie dans le respect des droits et choix des femmes, filles en général, des couples en particulier. En investissant aujourd’hui dans la planification familiale, on investit dans un lendemain meilleur… Par ailleurs, l’impact de la planification familiale sur la santé sexuelle et reproductive à travers la fourniture de contraceptifs couvrant 2 millions 039 mille 293 couples-année protection a permis de viser : 46 000 grossesses non désirées, 20 000 avortements à risque ; 220 décès maternels. Ces données indiquent que nous pouvons sauver des vies et nous pouvons garantir qu’aucune femme ne meurt en donnant la vie et que chaque femme décide du moment de faire des enfants. Mais, nous devons renforcer tout cela avec la gratuité des services. L’urgence d’approfondir la réflexion sur la gratuité effective des produits contraceptifs pour la routinisation de la campagne est une nécessité pour nous aider à pérenniser les acquis et à garantir les droits et le choix pour toutes et tous », a conseillé la représentante du FNUAP.

Ismael Diallo pour Guineematin.com

Tél. : 624693333

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