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En réaction à la sortie de Dr Abdourahmane Kanté, pharmacien titulaire, membre du Conseil National de l’Ordre des Pharmaciens de Guinée, le biologiste Moussa Cissé réitère qu’au moins 91 % des agents de santé ne se reconnaissent pas dans la gouvernance actuelle du système de santé.
Les résultats de l’enquête de la CONAPROS sur la perception des agents de santé sur le système de santé guinéen continuent de susciter des réactions chez les acteurs du secteur à Conakry. Il y a trois jours, un pharmacien du nom de Dr Abdourahmane Kanté affirmait ne pas être d’accord avec cette structure quand celle-ci déclare qu’au moins 91 % des agents de santé ne se reconnaissent pas dans la gouvernance actuelle du système de santé en Guinée à cause d’un leadership.
Dr Kanté disait que cette affirmation ne saurait être étayée d’autant plus que le ministère de la santé a un bilan significatif à son actif comme l’incinération de plus de 500 conteneurs de faux médicaments, la fermeture de plus de 1000 cabinets médicaux clandestins, la recapitalisation de la la pharmacie centrale, la disponibilité des médicaments au dernier centimètre de la Guinée, la couverture nationale vaccinale au niveau de tous les enfants du pays et la construction des centrales d’oxygène.
Cette lecture du pharmacien n’est pas partagée par des biologistes comme Moussa Cissé, également acteur de la société civile. La première chose qui le dérange est le fait que ce soit un pharmacien qui tente de défendre le ministre de la santé.
« Le ministre est pharmacien. Cela ne veut pas dire que les pharmaciens doivent le défendre. Le ministre de la santé est un ministre pour tous les guinéens. Il est le seul responsable par rapport aux enjeux liés à la correction du système de santé. Donc, ce n’est pas un problème de pharmacie, c’est un problème de système de santé. Ils sont en train de jouer sur les choses qui ne marchent pas. Nous sommes des acteurs clés. Nous participons à l’élaboration de toutes les politiques publiques. L’indépendance vaccinale, nous avons fait des plaidoyers en approchant l’UNICEF à travers son représentant. Ce n’est pas le résultat seul du ministère de la santé. Ça, c’est l’une de nos prérogatives. Le plaidoyer. Avec ce travail, nous sommes en train d’alerter sur les problèmes que traversent notre système de santé », a-t-il entamé.
Revenant sur les résultats de l’enquête de la CONAPROS sur la perception des agents de santé sur le système de santé guinéen, Moussa Cissé est formel. Au moins 91 % des agents de santé ne se reconnaissent pas dans la gouvernance actuelle du système de santé en Guinée.
« Quand on dit que les personnels de santé ne se reconnaissent pas dans la gouvernance actuelle du système de santé, c’est quoi ? c’est la motivation. Aujourd’hui, ces personnels ne sont pas rassurés quand ils sont en train de travailler. Quand un personnel a le couteau à sa gorge, qu’est-ce que vous voulez qu’il donne comme soin ? Et si vous voulez que le personnel fasse correctement son travail, il faut le mettre dans les conditions qu’il faut. Le personnel n’est pas rassuré davantage. Il se sent abandonné par endroit. Parce qu’ils n’ont nulle part où donner de la tête. Les ordres socio-professionnels ne fonctionnent pas. Ce sont eux qui doivent s’occuper des personnels de santé dans les structures de santé. Il y a l’Ordre des médecins, des pharmaciens, l’Ordre des sages-femmes, des biologistes et des infirmiers. C’est ça la colonne vertébrale de l’offre de soins en Guinée. Mais si ceci ne fonctionne pas, les personnels n’ont nulle part où aller se réfugier », a poursuivi le biologiste.
Moussa Cissé rappelle que l’enquête ne vise pas à démontrer que le CNRD ne fait pas d’efforts. Comme ses amis, il reconnaît que la volonté politique ne manque pas du tout au sommet de l’État. Ce qui manque, a-t-il martelé, c’est le leadership à la tête du ministère de la Santé. Si le leadership marchait, estime-t-il, on n’aurait pas eu d’intérim prolongé et les ordres socio-professionnels allaient marcher.
Pour le biologiste, la solution viable à tous ces problèmes se résume à deux niveaux.
« Le ministre de la Santé accepte de s’ouvrir pour échanger et dialoguer avec le personnel de santé. Ça, c’est un. Deuxième solution qu’on peut proposer, c’est d’informer correctement monsieur le Président de la République sur les problèmes qui assaillent notre système de santé. Il n’a pas les bonnes informations », a ajouté notre interlocuteur.
Sékou Diatéya