Guinée forestière : vers le redémarrage des travaux de bitumage de la route Lola-frontière ivoirienne

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Dans le cadre de la relance des travaux de construction de la route Lola-N’zoo-Gouela qui est considérée comme l’une des plus importantes de la Guinée forestière, sinon même du pays, une mission de contrôle de la Banque africaine de développement (BAD) a effectué une visite dans les localités de Lola et de N’zoo, afin de vérifier le processus d’indemnisation des riverains.

Les travaux sont à l’arrêt depuis 2020, en raison de l’absence d’indemnisation des riverains. Face à la Banque africaine de développement (BAD), les résidents ont exprimé leur souhait de voir la route entre Lola et la Côte d’Ivoire, enfin terminée.

« Nous sommes victimes de raillerie de la part de nos voisins. Dans nos échanges, souvent, certains nous disent de laver nos pneus, avant de monter sur le goudron de chez eux. Nous demandons aujourd’hui que la BAD commence les travaux. Le jour où ils vont le faire, tout le village va porter des feuilles pour danser, soyez en sûrs », a-t-il plaidé.

Pour le président de la délégation spéciale de N’zoo, Lanah Dao, « l’achèvement de la route Lola-N’zoo Gouela est le prélude au développement de N’zoo et de la préfecture de Lola. Lola, jusqu’à Gouèla, il faut entendre ce qui se dit entre nous et nos frères ivoiriens. Chaque fois, on nous répète qu’il faut laver les pneus de nos véhicules avant de monter sur leur goudron. Mais aujourd’hui, j’ai vu le chef du premier village ivoirien, de l’autre côté de la frontière. Il m’a dit qu’il y a une délégation qui est venue avec beaucoup de voitures. Je lui ai répondu : « tu avais pensé que le goudron n’allait jamais arriver chez nous. Eh bien, voilà qu’aujourd’hui, le processus est enclenché. Les cadres de la Banque africaine de développement (BAD) sont venus en mission pour contrôler l’indemnisation des riverains. Ça veut dire qu’après leur départ, nous verrons bientôt des machines arriver ici, pour commencer les travaux de bitumage, de Gouèla jusqu’à Lola. C’est un sentiment de joie. Vous avez entendu le patriarche de Gbakoré: l’argent est bon, mais nous voulons la route maintenant, pour mettre fin à toutes ces piques qu’on nous lance, au quotidien, sous forme de plaisanteries. Cette route est la plus importante de la Guinée forestière et même de la Guinée. C’est une route d’intégration africaine. Nous demandons à la BAD de nous venir en aide.»

Amara Diabaté, coordinateur de l’unité de gestion des personnes impactées au passage de cette route a, pour sa part rappelé que « l’indemnisation est un long processus qui a démarré depuis 2014. C’est la phase numéro un de cette opération.»

Il ajoute qu’aujourd’hui: « nous sommes en train de faire une mission de supervision pour examiner comment s’est effectuée la phase de l’indemnisation. Mon sentiment est un sentiment de réconfort : nous estimons qu’à la suite de cette mission de supervision, les travaux qui ont été arrêtés en 2020, vont reprendre au bénéfice de nos populations. Tout ça est à mettre à l’actif des hautes autorités du pays, qui ont accompagné le projet dans tous les domaines pour permettre que les travaux puissent reprendre.

Depuis 2020, il y a eu la réalisation de 30 kilomètres qui sont effectifs et bitumés. Il reste 10 kilomètres.

Ces dix kilomètres se trouvent dans les centres d’agglomération. L’entreprise ne pouvait pas exécuter ces travaux, tant que l’opération d’indemnisation n’était pas achevée. Venir sur le terrain constater que l’indemnisation a été réalisée et que la population bénéficiaire vient pour féliciter l’équipe du projet, féliciter le bailleur, féliciter les autorités, je crois qu’on ne peut pas demander mieux que cela, dira-t-il. »

Parlant de la cause fondamentale de l’arrêt des travaux, il soulignera que celle-ci tient au fait que les populations impactées dans ces zones d’agglomérations n’avaient pas été indemnisées. Puisqu’elles n’ont pas été indemnisées, on ne pouvait pas venir casser leurs maisons, détruire les plantations, réaliser les travaux : cela n’est pas du développement !».

A noter que dans ce projet, l’aspect environnement est pris très au sérieux par les agents de la Banque africaine de Développement (BAD).

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