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Dans son rapport annuel publié en avril 2025, Amnesty International dresse un constat accablant de la situation des droits humains en Guinée. L’organisation dénonce une intensification de la répression contre l’opposition pacifique, des violations persistantes de la liberté d’expression et de réunion, ainsi que des cas documentés de disparitions forcées, de détentions arbitraires et de conditions de détention inhumaines.
L’interdiction totale des manifestations, instaurée depuis mai 2022, est restée en vigueur tout au long de l’année 2024. Dans le même temps, des manifestations de soutien au président de la transition ont été autorisées, révélant un traitement à géométrie variable. « Plusieurs manifestant·e·s ont été tués ou grièvement blessés » lors des rassemblements interdits, souligne Amnesty.
En février, un jeune manifestant de 17 ans a été tué à Boffa lors d’un mouvement syndical. Le mois suivant, à Kindia, deux enfants âgés de 8 et 14 ans ont été abattus lors de manifestations contre une coupure de courant. Si des enquêtes ont été annoncées, les familles attendent toujours des réponses.
La liberté de la presse a, elle aussi, subi de sérieux revers. Le rapport pointe « l’annulation des autorisations d’émettre de plusieurs stations de radio et chaînes de télévision » telles que FIM FM, Espace FM, Sweet FM, Djoma FM, ainsi que Djoma TV et Espace TV. Des restrictions d’accès à Internet imposées en 2023 n’ont été levées qu’en février 2024. Le 18 janvier, neuf journalistes ont été arrêtés lors d’une manifestation à Conakry. L’un d’eux, Sekou Jamal Pendessa, a été condamné à trois mois de prison, dont deux avec sursis.
Autre sujet de préoccupation : les disparitions forcées. Le rapport évoque le cas de deux figures du FNDC, Mamadou Billo Bah et Omar Sylla, arrêtés en juillet 2024 et toujours portés disparus à la fin de l’année. Les autorités affirment qu’ils ne sont pas en détention officielle. Le journaliste Habib Marouane Camara est lui aussi porté disparu depuis décembre.
Sur les conditions de détention, Amnesty dénonce la surpopulation carcérale et le manque d’accès aux soins, en particulier pour les mineurs, parfois détenus sans procès. Trois décès ont été signalés en garde à vue en mai, officiellement dus à une “canicule intense”.
Le rapport revient également sur le décès en détention de l’ancien chef d’état-major Sadiba Koulibaly, quelques semaines après sa condamnation. Les autorités évoquent un arrêt cardiaque, mais son avocat conteste cette version.
Enfin, Amnesty souligne que « 95 % des femmes et des filles âgées de 15 à 49 ans ont subi des mutilations génitales féminines » selon un rapport de l’UNICEF publié en 2024, et que l’accès aux soins pour les victimes de violences sexuelles reste largement insuffisant.
Alors que la transition politique censée s’achever en 2024 n’a pas été respectée, Amnesty International appelle les autorités guinéennes à cesser la répression, à garantir les libertés fondamentales et à rendre justice aux victimes.
L’article Guinée : Amnesty International alerte sur la répression croissante et les atteintes aux libertés fondamentales est apparu en premier sur Guinee360 - Actualité en Guinée, Politique, Économie, Sport.